VIH/sida : les réfugiés LGBTQ stigmatisés

Forum communautaire OCASI, FrancoQueer, Action positive

Des panelistes et des partenaires du Forum communautaire OCASI, Action positive, FrancoQueer.
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Publié 30/11/2019 par Marius Simba

Les immigrants et réfugiés LGBTQ, les personnes âgées LGBTQ, ainsi que les personnes vivant avec le VIH/sida font encore face chez nous à beaucoup de stigmatisation, la discrimination et d’étiquetage.

Ces enjeux ont été en exergue par l’organisme d’aide aux immigrants OCASI, Action positive et FrancoQueer lors d’un Forum communautaire à l’Alliance française de Toronto le 15 novembre dernier.

Contamination nulle

À l’unanimité, les panélistes, tous impliqués dans ces organismes, ont constaté que les lois du Canada évoluent, comme les pratiques des organisations religieuses, mais les mentalités ne changent pas aussi rapidement.

«Nous ne sommes pas des maladies, mais des êtres humains à part entière», lance Klausky Mathurin, vice-président de FrancoQueer et secrétaire à Action positive, et demandeur d’asile au Canada.

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Klausky Mathurin reçoit des fleurs d’un réfugié.

Or, quand les personnes atteintes du VIH se soignent correctement, elles peuvent devenir non contagieuses, a expliqué Pierre Denis, coordonnateur des programmes et des interventions à Action positive.

Ces deux notions – l’indétectabilité et l’intransmissibilité du virus – sont encore mal connues du grand public, et même des personnes vivant avec le virus ou qui sont à risque de le contracter.

Pas besoin de votre pitié

Pour sa part, Kerolos Saleb, consultant chez Action Positive, mentionne que les gens demandent régulièrement comment les personnes atteintes ont contracté la maladie, comment ils font vis-à-vis de leur famille, etc..

Loin de les aider, ces questions les enfoncent et les stigmatisent, selon lui. Se dévoiler à sa famille ou sa communauté en rapport à son état, demeure délicat dans plusieurs cultures.

Ronald Dieleman, Michel Lussier, Klausky Mathurin, Kerolos Saleb, Pierre Denis au Forum communautaire OCASI, Action positive, FrancoQueer.

La meilleure approche, explique Kerolos Saleb, serait de savoir si la personne prend son médicament ou consulte son médecin, ou encore s’informe auprès d’un organisme spécialisé.

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Il a en outre relevé la difficulté des immigrants et réfugiés LGBTQ ne parlant ni anglais ni français de trouver un médecin parlant leur langue à Toronto.

Les femmes traumatisées

On a aussi mentionné que les femmes venant de pays en guerre sont souvent démunies et traumatisées à leur arrivée au Canada. Il arrive que celles qui ont connu le viol s’autopénalisent et s’autodiscriminalisent de peur que leur famille ou la communauté apprennent ce qui leur est arrivé.

Dans cet état d’esprit, bon nombre de femmes ne savent pas à qui se confier.

Selon Action positive, 50% de ces femmes deviennent inactives sexuellement même quand le VHS est indétectable – et donc intransmissible – chez elle.

Mais il y a des programmes à Toronto pour remédier à cette situation, a insisté Pierre Denis, d’Action positive.

Klausky Mathurin et Pierre Denis.

Auteur

  • Marius Simba

    Étudiant en journalisme au collège d'arts appliqués La Cité à Toronto. Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

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