La saison des dictionnaires!

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Publié 18/09/2007 par Martin Francoeur

Et puis? Cet été? L’avez-vous vu passer? Vous avez été quelques-uns à me faire part de questions ou de suggestions pendant cette petite pause estivale. Vous m’avez aussi parlé de vos vacances au Québec ou à Penetanguishene.Vous m’avez interpellé sur ma dernière chronique, qui portait sur les effets pervers de la qualité du français des francophones en milieu anglophone. Vous étiez d’accord. Ou alors pas du tout.

Bref, l’été tire à sa fin et je suis de retour dans ces pages. Je vous y retrouve avec plaisir, sachez-le.

La fin de l’été rime non seulement avec la reprise de cette chronique, mais aussi avec retour à l’école, journées qui raccourcissent, températures plus fraîches et… publication de nouveaux dictionnaires! En fait, la cuvée 2008 des dictionnaires est sur les tablettes des librairies depuis plusieurs semaines, mais on dirait que c’est à la rentrée des classes qu’on s’en rend compte. Vous vous doutez bien que je n’allais pas faillir à la tradition de vous présenter les nouveautés du Larousse et du Robert…

Commençons par le nouveau Petit Larousse 2008. Le célèbre dictionnaire nous revient, enrichi et mis à jour une fois de plus. La facture reste à peu près la même que ce à quoi la maison d’édition nous avait habitués au cours des dernières années. Le changement le plus visible? Les drapeaux sont rendus à la toute fin…

J’ai toujours apprécié le Petit Larousse pour son aspect familial, son caractère convivial et son contenu imagé. Les définitions sont simples et même si elles ne sont pas aussi élaborées que celles du Petit Robert, elles offrent tout ce qu’il faut savoir pour maîtriser l’essentiel de la langue. Le fait d’avoir dans un même ouvrage une section dédiée à la langue française et une autre aux noms propres est un avantage que plusieurs recherchent.

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Fidèle à sa tradition, l’édition 2008 du Petit Larousse reflète les mouvements de la langue française et du monde dans lequel elle évolue. On compte cette année un peu plus d’une centaine de nouveaux mots et une cinquantaine de nouveaux noms propres. Au total, le Petit Larousse compte 150 000 définitions, 59 000 noms communs et 28 000 noms propres.

Sur le plan des nouveautés qui font leur entrée dans le dictionnaire, on note quelques termes empruntés à l’anglais.

Un blockbuster désigne non seulement une production cinématographique à gros budget publicitaire, mais aussi un médicament qui procure des recettes très importantes à la société qui le commercialise.

Le kitesurf ou tout simplement kite désigne une planche à voile mue par un cerf-volant, de même que le sport ainsi pratiqué. Un pitch désigne (enfin) un bref résumé accrocheur destiné à promouvoir un film, un livre, etc. Le podcast et le podcasting font aussi leur entrée. Il s’agit du mode de diffusion qui consiste à télécharger des émissions de radio pour les transférer sur un baladeur numérique.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les gens de Larousse ont pris la peine de mentionner qu’ «au Québec, on dit baladodiffusion» et ont pris la peine de consacrer une entrée à ce terme plutôt joli.

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Des termes scientifiques s’ajoutent à un vocabulaire déjà complexe: astroparticule (domaine de recherche situé à l’interface de l’astrophysique et de la physique des particules), ostéodensitométrie (mesure de la densité osseuse par évaluation du contenu minéral des os), phtalate (sel de l’acide phtalique), rotavirus (virus à ARN, en forme de roue, principal responsable de gastro-entérites infectieuses chez l’enfant) ou encore dermabrasion (technique d’abrasion des lésions cutanées).

Comme toujours, le Larousse accorde une place de choix aux nouveaux mots issus de la Francophonie. Le Québec n’est pas en reste puisqu’on retrouve désormais dans les pages du célèbre dico des mots comme casseau (emballage à claire-voie utilisé pour le conditionnement des petits fruits), débarcadère (zone réservée à la livraison des marchandises), gracieuseté (bien ou service offert à titre gracieux), massothérapie (ensemble des traitements qui utilisent le massage à des fins thérapeutiques), rallonge (annexe, aile ajoutée à un bâtiment pour l’agrandir) et traînerie (objet, vêtement, etc.). On accepte même l’expression «maigre comme un casseau», qui signifie «très maigre».

Outre les mots nouveaux, on trouve aussi quelques sens nouveaux à des mots déjà listés. C’est notamment le cas de «dégainer» dans le sens de «produire ou présenter quelque chose en guise de riposte ou de défense», comme lorsqu’une chaîne télévisée dégaine une nouvelle série. Il y a aussi des locutions et des expressions nouvelles, souvent très «françaises de France».

Du côté des noms propres, on se met évidemment à l’heure de l’actualité politique internationale, avec l’entrée de Ban Ki-moon (secrétaire général de l’ONU) ou de Felipe Calderon Hinojosa (président mexicain). On élargit aussi les horizons en sports (Roger Federer), en musique (Jacques Higelin, Bernard Lavilliers, Itzhak Perlman), en cinéma (Juliette Binoche, Patrice Leconte) ou en littérature (Yann Queffélec, P.D. James), pour ne nommer que ceux-là.

L’auteur québécois Fernand Ouellette fait aussi son entrée, tout comme le Cirque du Soleil. Comme quoi le Larousse est non seulement bien de son temps, mais aussi conscient qu’il y a des noms importants en dehors de l’Hexagone.

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Malheureusement toutefois, et il me semble que ce n’est pas la première fois que je le déplore, on retrouve, dans la section des noms propres, des communes françaises de 200 ou 300 habitants, alors que certaines villes importantes d’ailleurs dans le monde, y compris du Canada, n’y figurent pas.

Il faudra attendre encore probablement longtemps avant de voir Newmarket ou Ajax attirer l’attention des gens du Larousse… Par contre, Salers, avec ses 404 habitants dans le Cantal, ou encore Châteauneuf-les-Bains, cette station thermale du Puy-de-Dôme, avec ses 312 habitants, s’y retrouvent sans problème!

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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