Parfois, une chanson nous arrive au moment précis où nous avons besoin de l’entendre, même si — ou peut-être parce que — ladite chanson vient gratter un douloureux bobo collectif. C’est le cas de La disparue, un extrait de Rivière rouge, le premier album du duo gaspésien Dans l’Shed, composé d’André Lavergne et d’Éric Dion.
Ce dernier a écrit les paroles de cette chanson qui aborde sans détour la question des femmes et des filles autochtones assassinées ou disparues. Il y a quelques semaines, les étudiants du cours Parlons chanson avec Dominique Denis s’entretenaient avec Éric Dion.
La disparue cherche à mettre un visage sur une tragédie que l’on considère souvent en termes statistiques, lorsqu’on ne l’ignore pas complètement. Quelle est l’origine de votre intérêt à l’égard de la question autochtone, et particulièrement celle des femmes disparues? La chanson est-elle née d’une expérience personnelle ou de quelque chose dont vous avez été témoin?
J’ai fait mes études en histoire à l’Université Laval de Québec. Au cours de la première année de mon baccalauréat, j’ai suivi un cours intitulé L’histoire des Amérindiens, donné par le professeur Denys Delâge. C’est à partir de ce moment que je me suis intéressé à la situation des Premières Nations d’Amérique et, plus particulièrement, celles du Québec et du Canada.
En ce qui concerne le sujet des femmes autochtones disparues, il m’a été inspiré par la lecture d’un article sur ces femmes dans le journal Le Devoir il y a un peu plus de deux ans.