Tableaux volés, perdus, retrouvés, copiés…

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Publié 22/02/2016 par Gabriel Racle

Les œuvres d’art retiennent une attention constante et la liste serait longue des événements parfois surprenants mentionnés dans les journaux: tableaux volés, tableaux retrouvés, peintures célèbres découvertes au fond d’une cave ou dans un grenier, faux vendus comme originaux et originaux vendus comme copies…

On ne peut retenir que quelques faits marquants qui, concernant de grands noms de l’art, sont inattendus, surprenants ou étonnants.

La toile aux billets

Elle est bien étonnante cette affaire. Un artiste norvégien, Jan Christensen, avait confectionné une œuvre intitulée Valeur relative. Il avait recouvert une toile de deux mètres par quatre de milliers de vrais billets de banque norvégiens pour un montant total de 100 000 couronnes (près de 20 000 $).

Exposé à la Galleri MGM à Oslo, le tableau a suscité l’intérêt des médias et de voleurs qui ont brisé une fenêtre et emporté la toile, ne laissant que son cadre en bois. Un collectionneur devait en prendre possession le lendemain.

S’il est difficile de vendre une œuvre d’art volée, on ne saurait en dire autant de billets de banque.

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Un vrai Caravage?

En 2006, le célèbre groupe de vente aux enchères d’œuvres d’art Sotheby’s vendait 42 000 £ une reproduction, du moins le pensait-elle, des Tricheurs du peintre italien Le Caravage (L’Express, 12 juillet 2011).

Mais en 2014 le client vendeur l’attaque en justice. «Cette huile sur toile datant de la fin du XVIe siècle serait en réalité un original de celui qui révolutionna la peinture du XVIIe siècle, Il Caravaggio en personne.

Le chanceux acquéreur, un expert de l’œuvre du peintre italien, aurait immédiatement reconnu l’authenticité de la toile. Il l’aurait néanmoins achetée au prix fixé, avant de clamer qu’elle valait au moins 10 millions $. Le vendeur poursuit désormais Sotheby’s en justice.» (Le Figaro)

Tableau saisi en Suisse

Le 10 février 2015, l’Agence France-Presse annonçait qu’un tableau attribué à Léonard de Vinci, d’une «valeur inestimable», avait été saisi en Suisse sur demande de la police italienne.

Il s’agissait du Portrait d’Isabella d’Este, une huile de 61cm par 46,5 cm, qui se trouvait dans le coffre d’une banque à Lugano, près de la frontière avec l’Italie. Le tableau avait été «exporté de manière clandestine».

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En fait, lorsque le tableau a été saisi, «les négociations concernant la vente de l’œuvre étaient bien avancées et tournaient autour d’un montant de 120 millions d’euros».

Mais ce tableau suscite une polémique parmi les experts. L’historien d’art Carlo Pedretti, expert reconnu de Léonard de Vinci, l’a authentifié. Le musée du Louvre possède un dessin d’Isabelle d’Este par Vinci lui-même, mais les spécialistes estimaient que l’œuvre n’avait jamais été peinte.

Pour un autre expert: «Il s’agit sûrement d’une version d’atelier ou vraisemblablement plus tardive (XVIe ou XVIIe), tirée du portrait dessiné du Louvre. Je ne vois pas la main de Léonard, même si c’est un document intéressant. Rien n’exclut qu’elle puisse être contemporaine de Léonard, mais j’en doute.» (Jacques Franck, spécialiste belge, cité par Le Figaro du 11 février)

Chefs-d’œuvre récupérés

Fin mars 2015, la police italienne des biens culturels, toujours très active, a intercepté trois œuvres exceptionnelles sur le point d’être illégalement exportées.

Selon les explications d’un communiqué du ministère de la Culture, ces trois tableaux d’une extraordinaire valeur artistique, issus de trois périodes très différentes de l’histoire de l’art, sont estimés de façon globale à 30 millions d’euros.

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Un tableau de Picasso avait été offert à un encadreur pour le remercier d’un petit service. Celui-ci avait gardé pendant 36 ans cette petite toile (54×45 cm), Violon et Bouteille de Bass (bière) (1912) sans y prêter attention jusqu’à ce qu’il découvre qu’il s’agissait d’un Picasso. C’est sa mise en vente trop faible qui a alerté la police, son propriétaire était-il légitime.

En septembre 2014, à Milan, lors d’une perquisition à la résidence d’un courtier soupçonné de trafic d’art, la police a retrouvé une œuvre volée à Rome en 1984, la Place Saint Marc à Venise de 1722, une huile sur toile, attribuée à l’artiste Luca Carlevarijs (1663-1730).

Une sculpture romaine rarissime du IIe ou du IIIe siècle avait été excavée clandestinement. Cette sculpture en très bon état représente le dieu Mithra sacrifiant le taureau primordial. Elle partait pour la Suisse pour y être vendue.

Coiffeuse en vacances

Le 13 août, les autorités américaines ont remis à la France La Coiffeuse, toile peinte par Picasso en 1911 et volée au Centre Pompidou en 1998. Les douanes américaines ont repéré la toile cubiste en décembre 2014, alors dissimulée dans un colis envoyé depuis la Belgique pendant la période des fêtes.

En mauvais état, à cause notamment des conditions d’envoi aux États-Unis, le tableau estimé à 13,4 millions d’euros devra être restauré avant de pouvoir être de nouveau exposé au public.

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Affaires à suivre. La valeur des œuvres d’art attire toujour les convoitises des milliardaires ou des voleurs.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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