Célébrant soixante ans d’un règne mouvementé, fertile en contestations autant qu’en découvertes des plus talentueux cinéastes de la planète, modeste en ses débuts, le Festival de Cannes nous a confirmé, en cette année anniversaire, qu’il demeure le souverain incontestable de l’exposition mondiale du 7e art et de ses créateurs.
Impressionnante, cette édition 2007, habile cocktail d’œuvres exigeantes et de films de divertissement, de grands noms dont certains déjà palmés et d’auteurs quasi inconnus.
Côté stars – en si grand nombre qu’il faudrait un mini-annuaire pour les énumérer – les Américains, idolâtrés par les Français, remportent la palme de la popularité.
C’est qu’ils s’y entendent pour faire plaisir à la foule agglutinée derrière les barricades de sécurité, faisant la roue, esquissant à distance de gracieux baisers, autographiant à tour de bras, tandis que les douzaines de photographes juchés sur des escabeaux les interpellent familièrement: «Jane, Jane (Fonda) ici!»… «par ici Michael (Moore)!» afin que l’objectif ne rate pas sa cible.
Quant à l’Italienne Asia Argento, belle et fougueuse héroïne du film La vieille maîtresse de Catherine Breillat, plus démonstrative et sans doute encore habitée par son rôle, elle se précipita sur l’un des photographes pour… l’embrasser avec ardeur à la surprise générale de l’assistance. Nul besoin de préciser qu’il en eut le souffle coupé!
Quand le festival fait son cinéma
Soixantaine inoubliable à plus d’un titre… Pour la souligner durablement, une commande est née d’une idée brillantissime du président Gilles Jacob devenu producteur pour l’occasion.