Didier Leclair a récemment publié un roman sur les relations père-fils et l’action se déroule entièrement à Toronto. Dans Pour l’amour de Dimitri, il nous fait découvrir comment «l’adulte, par définition, est un être qui trahit». Ces trahisons sont le plus souvent involontaires.
Le personnage principal et narrateur est Adrian Kavanagh, un employé dans une quincaillerie de la rue Eglinton. Grand-père de Dimitri, 3 ans, Adrian a une relation extrêmement tendue avec son propre fils et père du petit garçon, Rodney. «Mon petit-fils m’aime; mon fils me déteste. Je donnerais tout à ce moment précis pour prendre la place de ma défunte femme.»
Adrian a eu des problèmes d’alcool, mais semble avoir tourné la page sur la dive bouteille. De ses années d’ivrognerie solitaire, il n’a gardé qu’un seul ami avec qui il partageait un verre, Henry. Ce dernier, qui a une «tête de moine tibétain», l’a engagé comme comptable à sa quincaillerie et l’a guidé dans sa désintoxication.
Un des personnages les plus colorés du roman est un ancien confrère de classe d’Adrian lorsqu’il étudiant à l’Université de Toronto. Max Landry est un homosexuel qui s’est longtemps travesti et qui a beaucoup voyagé au bras de jeunes hommes élégants/élégantes. Didier Leclair décrit en long et en large certains de ces voyages, notamment en Transylvanie (Roumanie) et à Prague.
À travers l’amitié qu’Adrian nourrit pour Henry et Max, nous en venons à découvrir que son «rôle de mari fut un fiasco, celui de père, un échec». Didier Leclair met en scène ses personnages pour nous faire découvrir que, une fois la colère finie, il nous arrive souvent de trouver l’amour. Son roman est une fine analyse de la condition humaine.