La littérature franco-ontarienne se moque des frontières. Voilà ce que tous les participants à la table ronde sur la littérature franco-ontarienne ont claironné mardi dernier à la Bibliothèque publique de Toronto.
Organisée par l’écrivain en résidence Gaston Tremblay, cette table ronde réunissait les écrivains franco-ontariens Paul Savoie, Marguerite Andersen, Didier Leclair et Mireille Messier. Tous défient les frontières puisqu’aucun d’entre eux n’est né en Ontario.
Gaston Tremblay a lancé le débat en présentant d’abord sa version de la naissance de notre littérature. Il rejette l’idée de remonter jusqu’en Nouvelle-France, au Haut-Canada ou à la Confédération pour trouver les origines de la littérature franco-ontarienne. Selon lui, elle est née dans le vacuum laissé par l’éclatement du Canada français à la fin des années 1960, période où les Canadiens français du Québec deviennent des Québécois et ceux de l’Ontario, des Franco-Ontariens.
Le Nouvel-Ontario
À noter que le terme «Franco-Ontarien» était utilisé dès 1937 par le sénateur Gustave Lacasse (Sud-Ouest de l’Ontario) et de nouveau en 1947 par Victor Barrette (Le Droit, Ottawa). Mais il faut attendre le début des années 1970 pour assister à une mouvance dans le Nouvel-Ontario, surtout dans la région de Sudbury, et à la naissance d’institutions identitaires: Coopérative artistique du Nouvel-Ontario, Nuit sur l’étang, Théâtre du Nouvel-Ontario, Éditions Prise de parole.
Avant cette mouvance dans le Nouvel-Ontario, des écrivains de l’Est et du Sud avaient déjà commencé à publier des textes franco-ontariens. C’est le cas des poètes Andrée Lacelle (1963) et Richard Casavant (1967), qu’on trouvera plus tard chez Prise de parole, et de la dramaturge Marcelle McGibbon (1969), dont la pièce sera jouée au Théâtre du P’tit Bonheur.