La romancière française Brigitte Aubert a remporté le Grand Prix de Littérature policière en 1996 avec La Mort des bois (Seuil), dans lequel elle mettait en scène Élise Andrioli, une enquêtrice tétraplégique, aveugle et muette. Ce personnage hors du commun revient maintenant dans une comédie policière intitulée La Mort au Festival de Cannes.
Membre du jury Jeunes Talents, Élise Andrioli est la narratrice du roman; elle débarque sur la Croisette et ne tarde pas à devenir une Miss Marple en fauteuil roulant aérodynamique, car les morts suspectes se succèdent à un rythme presque aussi effréné que celui des projections. Tant et si bien que l’invitée-surprise au Festival de Cannes est La Mort.
Élise Andrioli ne peut bouger que la main gauche et saluer comme la reine d’Angleterre; elle utilise un ordinateur à synthèse vocale spécial non-voyants et ses yeux sont ceux de sa fidèle dame de compagnie et indispensable bras droit, Yvette… qui profite du Festival pour s’éprendre d’un vieux beau.
Le premier meurtre est celui d’une poétesse italienne, suivi par un vigile polonais, puis une attachée de presse et un jeune réalisateur. Quatre meurtres en quatre jours. «Oui, m’sieurs dames. Le meurtre, la distraction préférée d’Élise Andrioli.»
Comme cette dernière est aveugle mais pas sourde, elle imagine le policier Kevin Isidore comme Bruce Lee avec l’accent de Fernandel. Après quelques rencontres, il devient à la fois Isidore-on-l’adore et Isidore le flic inodore. Tous ces assassinats lui font «bâtir un échafaudage branlant pour que je m’y casse la comprenette».