Coup de cœur francophone: un premier concert intimiste

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Publié 10/11/2015 par Constance Longobardi

L’un est en chaussettes sur scène; l’autre, casquette vissée sur la tête, tient sa bière à la main. «Vous êtes chez moi dans mon salon», déclare le chanteur Shawn Jobin au public.

Jeudi 5 novembre, le bar The Pilot, rue Cumberland, accueillait le premier Coup de cœur francophone de la saison. Au programme de ce festival pancanadien dédié à la chanson: 175 spectacles dans 45 villes. À Toronto, trois concerts sont organisés par le Centre francophone de Toronto.

En première partie, le rappeur fransaskois Shawn Jobin a débité des textes revendicateurs, accompagné de Mario Lepage. «J’veux juste parler français dans tout le Canada, bref dans mon pays (…) J’ai mal au cœur lorsque je vois l’ignorance des anglophones qui rêvent de notre retour en France», a t-il chanté.

«Avec Mario, on a trouvé un créneau unique dans la langue française», a déclaré le chanteur à L’Express après son concert. «En ce moment, je suis en création. Mon album célèbre qui tu es. C’est correct d’être bizarre. Plus rien n’est tabou en 2015», a t-il ajouté.

Dans ses paroles, Shawn Jobin s’intéresse aussi aux dépendances, dont l’alcool, et alerte les spectateurs sur le danger des réseaux sociaux, les qualifiant de «drogue». «Je suis un gars cynique, qui touche le fond… Je me rattache à la musique comme fil conducteur», a t-il précisé.

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Yao écrit à son sourire

«On est dans le même style avec Yao… sauf que je suis un peu plus petit et un peu plus blanc», déclare avec malice Shawn Jobin en guise d’introduction du deuxième concert.

Yao puise ses racines au Togo et en Côte d’Ivoire. Après avoir commencé sa carrière dans le rap, l’artiste se qualifie d’auteur-compositeur-interprète de musique urbaine (jazz, blues, slam).

Durant sa performance débordante d’énergie, le chanteur a parfois cédé à la nostalgie. Accompagné de Julie Kim sur scène, Yao a ainsi déclamé une poétique lettre à son sourire: «Si le temps soigne les blessures, il y a longtemps que je l’attends (…) Que le temps soigne mes blessures, c’est difficile encore d’y croire.»

Prochains concerts: vendredi 20 novembre à 21h à l’Hôtel Gladstone (1214 rue Queen Ouest), où le groupe franco-ontarien Mastik présentera un «blues-rock-alterno-progressif»; mardi 24 novembre à la salle Brigantine de Harbourfront, avec le conteur québécois Fred Pellerin et le franco-ontarien Stef Paquette.

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