L’ensemble de danse contemporaine Dancemakers présentait sur la scène du Harbourfront Premiere Dance Theatre, du 1er au 5 mai, le dernier volet de leur programmation 2006-2007, une année charnière pour la compagnie. En effet, Dancemakers a pris un virage important l’été dernier en accueillant un nouveau directeur artistique. On se souviendra que Michael Trent avait alors pris la relève de Serge Bennathan qui, après 16 années prolifiques au sein de la compagnie, choisissait de se retirer.
Ce dernier spectacle de la saison était donc l’occasion pour Michael Trent d’apposer sa signature sur une première année au sein de la compagnie. Pour ce faire, Trent a proposé un programme destiné à faire le pont entre le passé et le présent. Les trois œuvres présentées retraçaient en quelque sorte son parcours en tant que danseur et chorégraphe.
La première pièce intitulée Acts of light, une chorégraphie solo de Trent datant de 1997, était remaniée pour l’occasion en plusieurs duos mariant les danseurs de la compagnie.
Michael Trent a lui-même dansé la deuxième pièce au programme The Thing of the World du chorégraphe new-yorkais Doug Varone, en compagnie de l’impressionnant Dan Wild. Si ce duo puissant, réflexion musclée sur le pouvoir, la soumission et la domination permettait d’apprécier la finesse de Trent en tant que danseur, la troisième pièce, elle, confirmait toute la richesse du chorégraphe. Constructing Doubt, une œuvre développée en étroite collaboration avec les danseurs de Dancemakers, abordait avec originalité le thème de la peur et des rêves, de «l’herbe qui est toujours plus verte chez le voisin».
«Nous sommes dans une société qui a tendance à faire le focus sur ce qui est négatif – avec raison parfois – et à créer des peurs qui n’ont pas raison d’être. J’avais envie de ne pas oublier ce qu’il y a de beau en nous et dans le monde», explique le chorégraphe depuis son bureau ensoleillé situé dans le quartier de la Distillerie. La compagnie y a ses quartiers généraux et ses studios depuis 2002.