Il n’y aurait pas de crise de légitimité du français au Canada, mais plutôt plusieurs contrecourants alimentés par les circonstances politiques, si l’on en croit les quatre invités de marque qui ont répondu à l’appel de l’Institut franco-ontarien (IFO) le 1er février à Sudbury
«Le français est-il en perte de légitimité au pays?» était la prémisse de la table ronde organisée par le directeur de l’IFO, Serge Miville, professeur d’histoire de l’Université Laurentienne et détenteur de la chaire de recherche en histoire de l’Ontario français.
Un fond solide, malgré les courants
La politologue du Collège militaire royale du Canada à Kingston, Stéphanie Chouinard, croit que la minorité qui rejette le bilinguisme et la francophonie se sent plus libre de s’exprimer depuis l’arrivée au pouvoir des politiciens qui semblent partager leurs points de vue, un mouvement politique similaire à ce que l’on peut voir aux États-Unis face à l’immigration et à d’autres enjeux.
Selon le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, le français ne serait pas en perte de légitimité au sein du gouvernement qui a aboli son poste à l’automne. «Avec le nombre de citoyens et immigrants qui envoient leurs enfants en immersion, je ne crois pas en une perte de légitimité», précise-t-il.
Prêcher aux convertis
Le directeur du Carrefour francophone et de la Slague, Stéphane Gauthier, fait le même constat: à Sudbury, les dirigeants politiques n’ont rien contre le français.