Le constat semblait sans appel la semaine dernière: «la Terre a perdu 60% de ses animaux sauvages en 44 ans», a-t-on pu lire dans de nombreux médias. Pourtant, quand on lit le rapport qui a inspiré ce titre d’agence de presse, des nuances s’imposent.
Le 29 octobre, la WWF (World Wildlife Fund) publiait la 4e édition de son rapport annuel Living Planet Report, qui contenait un constat désespérant sur les écosystèmes de la planète.
On a si souvent entendu les cris d’alarme des scientifiques face à l’extinction massive des espèces, la surexploitation des océans et la disparition des habitats sauvages, que la statistique 60%, relayée par tous les grands médias, n’a étonné personne, semble-t-il. Pourtant, ce n’est pas exactement ce que dit le rapport.
4000 espèces étudiés
Celui-ci dit plutôt que la Terre a perdu, en moyenne, 60% des populations des 4000 espèces étudiées par la WWF.
Ce chiffre ne provient pas d’un dénombrement de l’ensemble des espèces animales de la planète. Un tel dénombrement n’existe pas, et il serait impossible à faire si on pense notamment aux insectes: on estime en effet que 50 à 90% des espèces d’insectes sur la planète sont encore inconnues.