Quand Justin Trudeau a apostrophé une citoyenne qui lui demandait des comptes sur l’immigration illégale au Canada, la semaine dernière, près de Saint-Jean-sur-Richelieu, les chroniqueurs amateurs et professionnels se sont emballés pour dénoncer l’intolérance du premier ministre aux opinions différentes des siennes sur l’immigration et le multiculturalisme, ou au contraire pour applaudir sa résistance aux dérives populistes modernes.
Sur Facebook, Amikley Fontaine a commenté: «La notion des migrants illégaux est purement raciste.»
Pas des clandestins
«Il n’y a pas d’immigrants illégaux au Canada», renchérit, en entrevue à L’Express, le fondateur et président de la Fondation Sylvenie Lindor, qui travaille à l’avancement des jeunes noirs des banlieues de Toronto.
«Tous les migrants, qui passent par le sentier de Lacolle ou ailleurs qu’aux postes-frontière officiels, sont interpellés par la police et remis aux services frontaliers», explique-t-il. «Ils sont traités comme les réfugiés qu’ils sont, logés et inscrits dans le système pour être éventuellement intégrés au pays» (ou, plus rarement, déportés).