Il est inconcevable qu’on ne sache toujours pas, trois semaines après la tuerie de la rue Danforth, le 22 juillet, si le meurtrier a été abattu par la police ou s’il a retourné son arme contre lui.
Première incongruité: l’enquête de l’escouade provinciale sur l’intervention de la police de Toronto a préséance sur l’enquête de la police sur les crimes commis ce dimanche soir dans le quartier grec: une fillette et une jeune femme tuées, 13 personnes blessées.
L’Unité des enquêtes spéciales ne daignera nous informer que lorsqu’elle aura complété son travail. Déjà, que cette tâche prenne plusieurs semaines est suspect: les experts sont-ils en vacances? Le public n’a pas besoin de tous les détails, mais les plus pertinents pourraient être partagés rapidement.
La police de Toronto n’est pas plus exemplaire. On a fouillé l’appartement et l’ordi de Faisal Hussain, en plus d’interroger ses proches et ses connaissances, mais le chef Mark Saunders et son principal enquêteur n’ont pas encore émis d’avis sur les motivations du tueur. Débordement de rage d’un désespéré ou terrorisme politico-religieux?
Encore là, le public n’a pas à être tenu dans l’ignorance de ces informations de base. Si le tueur était aux prises avec de graves problèmes mentaux, qu’on le confirme. Si on ne trouve aucune piste terroriste, qu’on le mentionne aussi.