Après avoir enquêté au cœur des prisons fédérales durant 12 ans, Howard Sapers est désormais conseiller indépendant auprès du gouvernement de l’Ontario en matière de réforme correctionnelle. Il offre un regard pertinent sur un système qui «se nourrit de lui-même».
Après 12 ans passés à arpenter le système carcéral canadien, quel est votre constat?
Entre 2004 et 2016, chaque année, à l’exception d’une fois, la première des plaintes que m’adressaient les détenus concernait le manque d’accès aux soins. Ce qui inclut la santé mentale, l’accès à un spécialiste, la prise en charge des maladies chroniques, le traitement des douleurs chroniques…
Et lorsqu’on sait qu’un quart de la population carcérale est âgée de plus de 50 ans, cela pose un véritable problème.
On a tendance à penser que les prisons abritent une population jeune, de 20 ou 25 ans, alors qu’en réalité la population carcérale vieillit, et qu’avec l’âge surviennent de plus grands besoins en matière de santé.