À l’aube d’une campagne électorale qui s’annonce féroce en vue des élections du 7 juin, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, trouve que certains leaders franco-ontariens se félicitent trop vite que le développement des services en français et de projets comme l’Université de l’Ontario français sont des «acquis» inviolables.
Elle visait peut-être Carol Jolin, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, qui aime dire, ces temps-ci, que la francophonie est désormais «incontournable» à Queen’s Park.
La ministre a fait ce commentaire en réponse aux questions de Marjorie April, l’animatrice de l’émission matinale de Radio-Canada à Toronto, assise en face d’elle sur la scène du Club canadien de Toronto jeudi midi, un format inédit dans l’histoire de ces déjeuners-causeries mensuels.
Fière de son bilan
Dans cette entrevue en direct devant un parterre d’environ 180 personnes à l’hôtel Royal York, Mme Lalonde a défendu le bilan du gouvernement libéral, qui comprend notamment l’adhésion de l’Ontario à l’Organisation internationale de la francophonie, l’adoption de la loi lançant le projet d’Université, et la création du PAFO, programme de 3 millions $ sur deux ans pour des dizaines de projets communautaires.
«Dans le programme des autres partis, on ne trouve que trois lignes sur la francophonie ontarienne», compare-t-elle, pour avertir les Franco-Ontariens que nos fameux «acquis» sont peut-être plus fragiles qu’on pense.