Dans Deux balles, un sourire, de Jean-Jacques Pelletier, trois dirigeants de compagnies minières, le vice-président aux paradis fiscaux d’une grande banque canadienne et un ex-ministre des Ressources naturelles, devenu lobbyiste pour l’industrie minière, trouvent la mort selon un plan savamment orchestré avec des indices dignes d’un Arthur Conan Doyle.
Le Sherlock Holmes, ici, est Henri Dufaux, inspecteur-chef et directeur d’une unité spéciale au Service de Police de la Ville de Montréal. Il est le narrateur du polar et demeure toujours accompagné de Sarah la blonde, Sarah la rousse et Sarah la noire.
Comme dans son précédent roman, Bain de sang, Pelletier remet en scène la directrice du Service canadien du renseignement de sécurité… dans un autre bain de sang. Puisque ce polar inclut une liste et une description des personnages, on sait qu’il y en a 43 et qu’au moins cinq d’entre eux seront assassinés.
Pour pimenter son intrigue, l’auteur imagine des écoterroristes d’un groupe appelé Vert Demain, ce qui n’est pas sans rappeler les Bérets blancs de Gilberte Côté-Mercier et le journal Vers demain (1939) du Crédit social, et des meurtres signés d’une pièce de cinquante dollars en or laissée dans la bouche.
Les thrillers de Jean-Jacques Pelletier abordent toujours des thèmes comme l’embrigadement idéologique, la manipulation des individus et des foules, ainsi que les différentes formes d’exploitation de l’homme par l’homme. Selon lui, tout le monde a quelque chose à cacher à la police, même les innocents. Tous donnent «du faux» lors des interrogatoires menés par l’inspecteur Dufaux.