Un haut fonctionnaire me confiait récemment avoir fait son examen de conscience et s’être souvenu avoir relevé le défi que lui lançaient des amis de détacher dans le dos le soutien-gorge d’une jeune femme, dans un party il y a une trentaine d’années.
«Je l’ai appelée récemment pour m’excuser», m’a-t-il dit. Soulagement: «Elle a trouvé ça très drôle»… Drôle qu’il l’appelle pour s’excuser après tant d’années, pas de l’incident lui-même qu’elle avait oublié.
Mon bonhomme croyait-il vraiment qu’une histoire aussi dérisoire allait le rattraper et nuire à son avancement? Qui n’entretient aucun souvenir d’anciennes maladresses bien plus mortifiantes ou d’actions stupides qu’on voudrait purger de sa mémoire et de celle des témoins de l’époque?
Momentum
Quoi qu’il en soit, la grande nouveauté du mouvement de dénonciation d’agressions sexuelles et de harcèlement, à Hollywood, chez nos élus et dans d’autres milieux de travail, est qu’il n’a pas perdu son momentum depuis l’automne dernier.
À plusieurs reprises, au cours des dernières années, de semblables révélations de comportements abusifs avaient fait sensation, mais étaient restées isolées ou étaient retombées dans l’oubli.