5 séries francophones originales à voir ce mois-ci

Chaque mois dans l-express.ca, l’équipe de Cinéfranco, le festival torontois du film francophone qui fête son 25e anniversaire, partage avec vous des suggestions de films ou de séries sur les plateformes Netflix, Apple, Amazon, Crave, HBO, Disney et d’autres.

Voici quatre séries françaises disponibles sur Netflix ce mois-ci, ainsi qu’une série québécoise offerte par Noovo et Crave.

CHOUCHOU

La série québécoise de 8 épisodes Chouchou, qui se distillent par épisode chaque semaine, fait durer l’émoi tissé par une belle écriture scénaristique (Simon Boulerice), une réalisation très réussie (Marie-Claude Blouin et Félix Tétreault) et des interprétations convaincantes.

L’enseignante de 37 ans Chanelle Chouinard, surnommée Chouchou, est happée par la séduction charnelle de son élève Sandrick (Lévi Doré) âgé de 17 ans. Seulement arrivés au 3^e épisode et déjà nous sommes dans un nœud de vipères!

La mère de Sandrick, excellemment jouée par Sophie Cadieux, injecte le poison dans la vie de son fils. Jeff (super Steve Laplante), le mari de Chanelle, gentiment tourne le couteau dans la plaie de sa femme sans s’en apercevoir.

Le corps à corps de Chanelle et de Sandrick élégamment joué, est allumé par leur désir, enflammé par les codes sexuels habituels (lingerie féminine, Éphèbe adolescent, Vénus salvatrice). Evelyn Brochu incarne à merveille cette enseignante tiraillée par sa conscience et son attirance sexuelle. Lévi Doré sait nuancer son rôle aux nombreux registres.

Une série bien faite à ne pas manquer!

LE BAZAR DE LA CHARITÉ

La série se base sur l’histoire vraie de l’incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897. C’est un hangar en bois situé à Paris dans lequel se déroule une vente de bienfaisance organisée par les aristocrates pour secourir les pauvres.

La combustion de l’éther de la lampe de projection du cinématographe déclenche la catastrophe. Le bilan des victimes est écrasant et compte principalement des femmes.

Le premier épisode s’attarde sur la brutalité des hommes assez lâches pour pousser les femmes afin de fuir les flammes et sauver leur peau. La destruction, le chaos, l’affolement et la panique sont ainsi le point de départ du destin croisé des trois héroïnes Adrienne de Lenverpré, Alice De Jeansin et Rose Rivière

Adrienne veut quitter son mari violent, Alice De Jeansin doit faire un mariage sans amour et sa bonne Rose Rivière devait se rendre à New York avant l’incendie.

Audrey Fleurot, aux prestations de séries de télévision notoires du Village français à HPI en passant par Engrenages, éblouit tout comme Camille Lou (Alice) et Julie De Bona (Rose).

Les costumes élaborés, la reconstitution du hangar et de l’incendie avec ses 200 figurants (en costumes), les rues de Paris donnent un caractère authentique à cette peinture des mœurs à l’atmosphère féministe réaliste.

LA MÈRE PARFAITE

Hélène Berg fête son anniversaire à Berlin, là où elle vit avec son mari et leurs enfants Lucas et Anya qui fait ses études de droit à Paris. L’heureuse occasion tourne vite au drame lorsqu’Hélène reçoit un coup de téléphone d’Anya en pleurs, arrêtée par la police pour meurtre.

Hélène bien jouée par Julie Gayet se précipite à Paris pour défendre sa fille innocente à ses yeux. Elle fait tout pour l’aider. Elle fait appel à son amour de jeunesse, Vincent Duc (Tom Sisley), ancien enquêteur de police devenu avocat. Vincent décèle dans le récit d’Anya mensonges et incohérences.

Plus l’enquête avance et plus le mystère de la culpabilité ou de l’innocence d’Anya devient opaque. Même Hélène ne sait plus qui est sa fille qui lui a menti jusqu’au bout sur sa vie à Paris.

La série du genre thriller réussit le pari de nous tenir en haleine avec ses rebondissements. Fred Garson, le réalisateur de La Mère parfaite qui date de 2021, est bien coté pour deux séries télévisées remarquables Les Hommes de l’Ombre (2012-2016) et Insoupçonnable (2018).

DISPARU À JAMAIS

Cette série de 5 épisodes est une adaptation du roman éponyme de Harlan Corben dont les œuvres font l’objet d’adaptations télévisuelles à succès comme Safe, Stay Close ou encore The Innocent, pour ne citer que quelques-uns.

Guillaume, assistant social dans le Sud de la France, se remet difficilement de la perte de son frère tué sous ses yeux et celle de sa petite amie Sonia noyée, tous deux disparus il y a dix ans. C’est l’amour de Judith qui le sauve, mais elle aussi s’évapore dans la nature lors des funérailles de sa mère.

Effaré, Guillaume part à sa recherche qui déclenche la découverte d’éléments-chocs dignes d’un bon thriller.

La distribution masculine est impressionnante avec les têtes d’affiche françaises comme Nicolas Duvauchelle, Guillaume Gouix et Finnegan Oldfield qui porte l’histoire à merveille. Du côté femme, Garance Marillier et Naila Harzoune ajoutent du piment.

La photographie des paysages côtiers du Sud de la France est un autre motif qui donne envie d’aller jusqu’au bout de cette intrigue policière bien menée par le réalisateur Juan Carlos Medina.

LA FORÊT

La série criminelle La Forêt a été primée au Festival de la Fiction TV de La Rochelle 2017. On y retrouve des actrices formidables comme Alexia Barlier qui s’est illustrée récemment dans la mini-série française Sophie Cross et la sublime Québécoise Suzanne Clément.

Le capitaine Gaspard Decker de la Gendarmerie, nouvellement affecté dans un petit village des Ardennes aux abords d’une forêt dense et mystérieuse, doit enquêter sur la disparition d’une jeune lycéenne de 16 ans.

Virginie Musso, lieutenant sous les ordres du capitaine, connaît bien ce coin de Montfaucon qui reste longtemps secret devant les recherches et interrogations menées par les enquêteurs. Océane et Maya, amies de la disparue, elles aussi cachent des vérités…

La forêt donnera-t-elle enfin des indices qui pourront aider à élucider les mystères des disparitions dans ce village autrefois tranquille?

Même si le rythme de l’enquête est lent par moment, on reste intrigué par l’atmosphère, le jeu des acteurs connus des séries françaises comme Samuel Labarthe et Frédéric Diefenthal, les rebondissements.