Adoptée le 18 novembre 1986, la Loi sur les services en français de l’Ontario a permis des avancées notoires, mais elle est désormais «désuète», a commenté vendredi le nouveau président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin. «Une nouvelle version de la LSF s’impose.»
C’est aussi le point de vue du commissaire aux services en français François Boileau, justement chargé d’enquêter sur les manquements à la Loi, dont le dernier rapport plaide pour une «LSF 2.0» qui, entre autres, remplacerait les 26 régions «désignées» par une seule: toute la province.
La Loi actuelle, adoptée sous le gouvernement libéral de David Peterson à l’initiative de son ministre des Affaires francophones, Bernard Grandmaître, a permis aux Franco-Ontariens d’avoir accès à des services en français dans ces régions désignées où l’on trouve au moins 10% ou 5000 francophones.
La «Loi 8» – qui était en fait le nom du projet de Loi – «ne reflète plus entièrement la réalité et les besoins de la communauté franco-ontarienne d’aujourd’hui», explique M. Jolin. «La modernisation de la LSF est devenue indispensable pour assurer le développement et l’épanouissement de la communauté franco-ontarienne.»
M. Jolin signale que cette modernisation a une résonance d’autant plus importante au lendemain de l’annonce du gouvernement fédéral qui veut actualiser son Règlement sur les Langues officielles. Certains services en français de l’Ontario sont en effet financés conjointement par Ottawa en vertu de programmes nationaux de promotion du bilinguisme officiel.