25 portraits de femmes: la perspective féministe renouvelée

Expo photo d'Oasis à l'Alliance française

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Publié 10/03/2009 par Annik Chalifour

Oasis Centre des femmes, offre une première exposition photos de femmes francophones intitulée Regard d’Une: 25 portraits de femmes, qui se tiendra du 11 au 28 mars à l’Alliance française de Toronto.

«L’exposition photos Regard d’Une: 25 portraits de femmes se veut un projet autour de la femme sous une perspective féministe renouvelée», explique Carole Nkoa, responsable des communications d’Oasis, qui est aussi l’instigatrice du projet.

L’exposition est constituée de 25 photos de femmes illustrant les différentes problématiques de la violence. Elles permettent de faire comprendre la situation des femmes victimes de violence et d’abaisser les préjugés face à ces femmes, selon Carole Nkoa. Le vernissage de l’exposition photos Regard d’Une se tiendra mercredi 11 mars à 18h30 à l’Alliance française, pour célébrer la Journée internationale de la femme 2009 (8 mars).

Isabelle Routhier, réalisatrice de Y’a pas deux matins pareils, l’émission matinale de Radio-Canada sur la chaîne 860 am, en sera l’animatrice. Le groupe Wolf Woman Singers y présentera des rythmes et chants des Premières Nations.

«Les femmes des Premières Nations figurent parmi les principaux groupes de femmes victimes de violence», cite Carole. Le projet Regard d’Une a pu être élaboré grâce à la contribution personnelle d’une dizaine de femmes sélectionnées par Oasis Centre des femmes, ainsi qu’à l’implication de deux photographes francophones professionnelles, Delphine Gingoux, d’origine belge, et Julie Rémy, québécoise qui œuvre auprès de Médecins sans Frontières.
Le projet a été entièrement financé par Oasis Centre des femmes.

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«Les femmes du projet reflètent la clientèle hétérogène d’Oasis Centre des femmes. La majorité d’entre elles est basée à Toronto. Elles représentent la diversité dans toutes ses dimensions. Certaines sont musulmanes, chrétiennes, juives. Elles sont de toutes les générations et proviennent de l’Afrique noire, d’Afrique du Nord, de la Suisse, des Premières Nations, du Québec et de l’Ontario français», précise l’initiatrice du projet.

Les secrets révélés de femmes victimes de violence sont au centre de cette exposition photos. Chacune des photos montre le regard des photographes, posé sur chacune de ces femmes, qui a accepté de dénuder une partie de son vécu. «L’exposition regroupe trois photos de chaque femme, qui permettent de multiplier les regards sur chacune d’elle, de rehausser ces femmes qui vivent dans l’ombre et qui méritent le respect.»

Longue séance de photo

Chaque séance de photos a duré d’une à cinq heures par femme: plus brèves avec les adolescentes, qui sont généralement plus secrètes. Durant trois à quatre séances, chacune de ces femmes a raconté ses émotions, ses angoisses liées à une forme de violence: des moments intimidants. «Mais elles ont aussi réussi à s’affirmer et à se réapproprier leur soi. Cela même est au cœur du mandat d’Oasis: redonner l’estime de soi à celles qui ont tout perdu d’elles-mêmes, en maintenant une vision féministe qui vise l’équité entre les sexes», mentionne Carole.

Le choix des deux photographes a certes contribué à rendre le projet unique par son authenticité. Delphine Gingoux est photographe portraitiste. Ses photos ont toutes le même format, en carré. «Delphine focalise sur la personne exclusivement. Ses photos sont fortes et sensuelles avec pudeur et sensibilité.»

Photojournaliste

Julie Rémy est photojournaliste. «Ses photos sont plus personnalisées. C’est-à-dire qu’elles tiennent compte de l’environnement de la personne. Il est important pour Julie de photographier la personne et son contexte. Ses photos empruntent diverses dimensions.»

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Julie Rémy a déjà présenté une exposition de photojournalisme à l’Alliance française en octobre 2008. L’exposition intitulée Maman Haïti portait sur la condition des femmes enceintes vivant dans les bidonvilles à Port-au-Prince où elles sont exposées à une violence quotidienne. Ces photos avaient été prises par Julie lors de sa mission en Haïti avec MSF en mai 2008.

Les photographes n’ont voulu aucune barrière entre le public et les photos. Les 25 photos en couleurs sont encadrées de façon sobre et unique. En fait, aucune photo n’est encadrée. «Chacune est collée sur une plaque d’aluminium. Comme si elles étaient collées directement sur le mur, comme si elles en sortaient directement. Les photos sont désignées selon les citations rédigées par chacune des femmes qui ont participé à ce projet, avec notre soutien», exprime Carole.

Oasis Centre des femmes est la seule agence à Toronto qui offre des services aux femmes francophones qui vivent ou ont vécu de la violence, qui sont immigrantes, réfugiées ou nouvelles arrivantes, ou qui sont à la recherche d’un emploi.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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