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La demoiselle d’honneur de Claude Chabrol

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Publié 16/01/2007 par Yann Buxeda

Claude Chabrol est un monument du cinéma français. Avec plus de 50 films à son actif, il peut sans conteste se targuer d’avoir exploré bien des aspects du 7e art. Mais s’il a accouché d’oeuvres incontestablement majeures – Madame Bovary par exemple – il a également mis sur bande des périodes moins inspirées de sa carrière.

La demoiselle d’honneur, réalisé en 2004, n’est assurément pas le meilleur des films de Claude Chabrol. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un film qui recèle de qualités.

Philippe, jeune cadre commercial, fait la rencontre de Senta, une femme mystérieuse qui l’entraîne peu à peu dans une relation fusionnelle. À travers une intrigue relativement bien ficelée, Philippe s’aventure dans un chemin qui s’avère être plus accidenté que prévu, et il devra se confronter à la folie de sa compagne.

Si le scénario paraît de prime abord plutôt classique, il est intéressant de voir avec quel brio les acteurs parviennent à se transcender. Benoît Magimel et Laura Smet jouent vrai, simplement. Une performance de couple qui tient à elle seule le film sur ses épaules.

Comme à son habitude, Claude Chabrol a impreigné de sa patte caractéristique la réalisation de son bébé, et il en découle une atmosphère tout à fait originale. Un sentiment de se retrouver face à un monde où tout se tient malgré les anachronismes choisis.

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Ainsi, dans le traitement de l’image et dans les costumes, on a l’impression de découvrir le quotidien d’une famille des années 1980, mais certains éléments nous rapellent pourtant que l’intrigue se déroule au XXIe siècle. Un subtil jeu de contrastes qui exacerbe la curiosité du spectateur.

Oui, mais… le sentiment amer d’avoir manqué quelque chose au sortir de la salle est particulièrement irritant. Succombant à la mode du sous-entendu final, Chabrol laisse malheureusement beaucoup trop de variables du scénario en suspens.

Et l’on se surprend même à attendre la fin du générique en espérant un ultime indice pour mieux s’imaginer le dénouement de l’histoire. Il n’en est malheureusement rien.

En définitif, La demoiselle d’honneur est un bon film, mais terriblement frustrant en ce sens où la qualité de son déroulement aurait mérité une fin bien plus soignée. Il sera présenté par Cinémathèque Ontario les 16 et 21 janvier à 20h30 au Jackman Hall de l’AGO, au 317 rue Dundas.

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