Claude Chabrol est un monument du cinéma français. Avec plus de 50 films à son actif, il peut sans conteste se targuer d’avoir exploré bien des aspects du 7e art. Mais s’il a accouché d’oeuvres incontestablement majeures – Madame Bovary par exemple – il a également mis sur bande des périodes moins inspirées de sa carrière.
La demoiselle d’honneur, réalisé en 2004, n’est assurément pas le meilleur des films de Claude Chabrol. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un film qui recèle de qualités.
Philippe, jeune cadre commercial, fait la rencontre de Senta, une femme mystérieuse qui l’entraîne peu à peu dans une relation fusionnelle. À travers une intrigue relativement bien ficelée, Philippe s’aventure dans un chemin qui s’avère être plus accidenté que prévu, et il devra se confronter à la folie de sa compagne.
Si le scénario paraît de prime abord plutôt classique, il est intéressant de voir avec quel brio les acteurs parviennent à se transcender. Benoît Magimel et Laura Smet jouent vrai, simplement. Une performance de couple qui tient à elle seule le film sur ses épaules.
Comme à son habitude, Claude Chabrol a impreigné de sa patte caractéristique la réalisation de son bébé, et il en découle une atmosphère tout à fait originale. Un sentiment de se retrouver face à un monde où tout se tient malgré les anachronismes choisis.