2010: année Botticelli

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Publié 04/05/2010 par Gabriel Racle

Ce peintre florentin n’est pas le plus connu des grands maîtres italiens. C’est dommage, car, par son originalité, Botticelli mérite de retenir l’attention de l’amateur d’art. La célébration du 500e anniversaire de la mort, en mai 1510, de cet artiste incomparable, est l’occasion de le remettre en lumière, et des publications de grande qualité y contribuent.

Un fils doué

Sandro di Mariano Filipepi est né à Florence en 1445, quatrième fils d’une famille bourgeoise. Il apprend avec une grande facilité tout ce qu’on lui enseigne et veut en savoir plus que lire et écrire.

Son père le confie à un orfèvre. Il y acquiert une formation artistique également en peinture, les orfèvres étant alors proches des peintres, et peut-être son surnom de Botticelli, comme batteur d’or, battigello, devenu Botticelli au fil du temps.

Une autre version dérive Botticelli de botticello, «petit tonneau», un surnom de son frère aîné Giovanni, ou de l’orfèvre chez qui il était en apprentissage, et où il prit goût à la peinture. En 1461, son père le place auprès du grand maître du moment, Fra Filippo Lippi. Dans l’atelier de ce moine, il rencontre d’autres artistes, comme Andrea del Verrocchio (1435-1488), célèbre sculpteur, orfèvre et peintre.

Un artiste est né

En 1466, il peint une Vierge à l’enfant et un ange, puis différentes vierges, La Vierge de la Loggia et La Vierge à l’enfant, les deux anges et Jean-Baptiste commandées par des familles florentines. Il reçoit plusieurs commandes dont, en 1474, l’Adoration des Rois Mages.

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Elle le rend si célèbre, nous dit son biographe Giorgio Vasari (milieu du XVIe siècle) «aussi bien à Florence qu’ailleurs, que le pape Sixte IV, ayant terminé la construction de la chapelle de son palais à Rome et souhaitant la voir décorée, lui confie la charge des travaux.»

Il y peint de sa main la Tentation du Christ par le diable, Moïse tuant l’Égyptien et recevant à boire des filles de Jethro le Madianite, et le Feu tombant du ciel pendant le sacrifice des fils d’Aaron, ainsi que dans les niches en surplomb, plusieurs portraits de papes canonisés.

Botticelli retourne à Florence.

On lui demande des portraits, des fresques, des dessins pour illustrer La Divine comédie de Dante. Il peint L’allégorie du printemps en 1482, Vénus et Mars (1483) et, en 1485, un tableau très célèbre La naissance de Vénus, qui représente pour la première fois la nudité féminine non biblique. D’autres œuvres religieuses et profanes suivront. Mais, à partir de 1504, il ne peut plus peindre et meurt en mai 1510, reconnu comme l’un des plus grands peintres de son époque.

Oubli

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Après 1500, Botticelli sombre dans l’oubli, pratiquement jusqu’au XIXe siècle, remis en lumière par les romantiques et des amateurs d’art de la fin du siècle.

«Dans les années 1470-1490, Botticelli est donc incontestablement «moderne» et c’est au cœur de la pratique de cette modernité, au cœur des choix qu’il y opère et auxquels il se tient, que résident les raisons de l’indifférence que son art va, très vite, susciter. Car, il manifeste un attachement indéfectible à une manière de peindre.

Une des gloires artistiques de la ville dans les années 1480 et au début des années 1490, il est souverainement indifférent à la nouveauté et écarte tout effort qui risquerait d’ébranler les ciselures de son univers émotif. Un tel choix contribue évidemment à l’oubli dans lequel il tombe.» (De Laurent le Magnifique à Savonarole, Skira, 2003)

Réhabilitation

Mais le maître du Quattrocento a retrouvé toute sa place et des publications en témoignent, qui feront les délices de tous les amateurs d’art, car il n’est pas facile d’admirer les œuvres de Botticelli.
Botticelli, Hatje Cantz, 372 p, 249 reproductions en couleur, 8 articles, relié. Ce superbe volume grand format (25,30 X 31,10 cm) est le catalogue d’une exposition qui s’est tenue à Francfort au début de l’année.

On peut y admirer de nombreuses œuvres de l’artiste, vierges, vénus, portraits, mythologies et quelques œuvres de contemporains comme Cranach l’Ancien (Vénus) ou Filippino Lippi, qui contrairement à Botticelli se caractérisent par une extraordinaire variété formelle. On peut se risquer à quelques comparaisons.

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Les textes, en anglais, sont intéressants: Le peintre Sandro Botticelli, Introduction à ses œuvres; plusieurs articles sur les portraits, une spécialité du peintre, Les allégories mythologiques de Botticelli; Florence au temps de Botticelli; La vie de Botticelli selon Giorgio Vasari… Bref, un excellent ouvrage pour découvrir Botticelli ou mieux le connaître.

Si l’on préfère une version simplifiée, le même éditeur propose: Botticelli, Art to Hear, 44 p., 31 reproductions en couleur, pleine page, relié, 22,50 x 22,60 cm, accompagné d’un CD expliquant les principales œuvres de l’artiste. Ce document et le catalogue, des livres d’art à la hauteur de la réputation de l’éditeur, sont disponibles en Amérique du Nord par son distributeur.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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