Joyeux Noël et de l’économie en 2010

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Publié 21/12/2009 par François Bergeron

OK, ça se dit mal. Les gens ne se souhaitent pas «de l’économie» en s’embrassant au Réveillon du Jour de l’An. Peut-être «des économies», comme dans «santé et prospérité». Ou «une meilleure économie» en 2010, comme dans «meilleure chance la prochaine fois», considérant les difficultés de 2008-2009.

Mais on pourrait quand même se souhaiter «de l’économie», comme dans «une meilleure compréhension de l’économie», des causes de ses progrès et de ses reculs, des conditions favorables à la prospérité ou au contraire annonciatrices de crises.

Cette intelligence économique a fait cruellement défaut, ces dernières années, chez à peu près tous les intervenants dans notre société.

Elle brillait par son absence à la récente conférence internationale sur le climat à Copenhague où, au nom d’une science détournée et manipulée, les dictateurs des pays sous-développés et ceux qui aimeraient bien devenir dictateurs chez nous ont cherché à nous orienter vers une catastrophe économique bien plus certaine que la catastrophe climatique qui leur sert de justification.

Heureusement, la montagne Copenhague a accouché d’une souris. La création d’un marché international du carbone – l’arnaque suprême à côté de laquelle celles des dot.com en 2000 et des subprimes en 2008 ressembleront à du travail d’amateur – est remise à plus tard et soumise à des conditions de transparence qui limiteront les dégâts quand on s’y aventurera quand même pour prétendre «sauver la planète».

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Revenons de la science-fiction à notre quotidien plus prosaïque. Il y a quelques jours, le gouverneur de la Banque du Canada exhortait les Canadiens à rembourser leurs dettes, affirmant que les finances de nombreux ménages seraient durement éprouvées par la moindre hausse des taux d’intérêt.

Ce qu’il n’a pas dit, mais que tout le monde a compris, c’est que nombre d’entreprises et surtout nos gouvernements déficitaires verraient eux-aussi leur marge de manoeuvre réduite par une hausse des taux d’intérêt.

Cette hausse serait pourtant utile pour encourager l’épargne… épargne non seulement intrinsèquement vertueuse, mais de plus en plus nécessaire pour compenser l’insuffisance des fonds de retraite et des services publics.

Ce sont notamment les taux d’intérêt proches de zéro qui ont alimenté les bulles spéculatives, surtout dans l’immobilier, qui ont mené au crash de 2008, contre qui trop de particuliers, d’entreprises et de gouvernements se sont retrouvés sans défense, car eux-aussi trop endettés.

L’accumulation de mauvaises dettes, par les particuliers, les entreprises, les banques ou les gouvernements, est d’ailleurs à la source de presque toutes les crises financières depuis l’invention de l’argent pour remplacer le troc il y a quelques milliers d’années. (Toutes les dettes, comme toutes les taxes, sont «mauvaises», mais celles qu’aucune comptabilité ne peut faire passer pour des «investissements» sont plus mauvaises que les autres.)

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Or, depuis quelque temps, nos gouvernements déjà endettés ont endossé les dettes d’institutions financières et d’entreprises sous-performantes, tandis que le reste de la société maximise ses cartes de crédit… Tout cela fait tourner une économie de plus en plus abstraite.

En 2010, reprenons le contrôle de nos finances, tant publiques que privées. Cessons de vivre au-dessus de nos moyens.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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