20 ans de contre-culture américaine à l’AGO

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Publié 15/03/2016 par Harriet Vince

À travers l’exposition Outsiders: American Photography and Film, 1950s-1980s, à l’affiche du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) jusqu’au 29 mai, «on voit un changement profond de l’image de la culture américaine à travers les œuvres: une ouverture aux différences, à une diversité d’humanité, d’expériences humaines.»

C’est ce qu’explique Sophie Hackett, commissaire adjointe du département de photographie de l’AGO, qui veut explorer la diversité de la vie américaine à travers environ 300 photos et cinq films d’artistes américains entre 1959 et 1980.

Il s’agit de «la plus grande exposition de photographies et de films qu’on ait jamais présentée. C’est l’ambition du département de photographie de l’AGO depuis quelques décennies», précise Mme Hackett.

«Nous avions fait depuis ces dernières années quelques acquisitions, dont la collection de Gary Winogrand et la collection de clichés de Casa Susanna», raconte-t-elle.

«Nous savions que des collectionneurs, à Toronto et à Ottawa, possédaient des photos de Diane Arbus. On s’est demandé s’il y avait moyen de mettre en valeur ces acquisitions et d’en faire une exposition.»

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«En regardant toutes ces photos, on a remarqué des sujets qu’on voyait et revoyait: des hommes gais, des femmes gaies, des motos… On a remarqué que les artistes se fixaient plutôt sur ceux qui se trouvaient sur les marges de la société. Avec 50, voire 60 ans de distance, on peut remarquer que ces photos témoignaient d’une ouverture de la société américaine.»

Traitant autant de racisme, de pauvreté, de transsexualité et d’autres thèmes, «on voit dans les œuvres des photographes ou des cinéastes que leurs choix ou leurs approches esthétiques nous donnent des images nouvelles de la société américaine.»

Ainsi, «dans son film muet, Marie Menken innove en prenant la caméra avec elle. Elle a un usage de la caméra qui est très liée à son corps, à son mouvement à travers la ville avec la vitesse de la projection. C’est très frénétique, dynamique. C’est un rythme urbain, c’est réaliste, pour montrer la vitesse de la ville», poursuit Sophie Hackett.

Les œuvres s’inscrivent dans la suite de l’après-guerre. «À travers les œuvres, on a la réaction des adolescents et des jeunes adultes qui recherchent une ouverture, une plus grande liberté.»

En lien avec l’exposition, une programmation de films et de conférences est offerte. Jeff Rosenheim, commissaire au Musée Metropolitan à New-York, va venir parler de Diane Arbus le vendredi 6 mai 2016. LaToya Ruby Frazier, une photographe américaine qui travaille dans le genre documentaire va venir parler de Goldon Parks et de ses contemporains.

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Cette exposition s’insère dans le Festival de photographies organisé par l’AGO qui a commencé en juillet dernier et qui prendra fin en juillet prochain avec l’exposition de Thomas Ruff.

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