«Dans un pays qui arbore fièrement la dualité linguistique comme valeur fondamentale et qui fêtera, en 2017, le 150e anniversaire du bilinguisme judiciaire, le gouvernement du Canada doit prendre les mesures nécessaires pour clarifier les obligations linguistiques des tribunaux fédéraux en ce qui a trait à la langue d’affichage de leurs décisions.»
Voilà un des derniers messages transmis aux parlementaires par le commissaire aux langues officielles Graham Fraser avant de prendre sa retraite. Dans un Rapport déposé en novembre 2016 au Parlement et portant sur la question de l’affichage unilingue de décisions judiciaires émanant des tribunaux fédéraux, le Commissaire explique pourquoi l’ambiguïté qui perdure quant à l’application de dispositions prévues dans la Loi sur les langues officielles porte atteinte à l’accès à la justice dans les deux langues officielles.
Il recommande pour cette raison l’élaboration d’un projet de loi visant à préciser les obligations linguistiques des tribunaux fédéraux à cet égard.
En alternative, il propose au gouvernement de présenter une demande de renvoi à la Cour suprême du Canada afin que cette dernière se prononce sur l’interprétation des obligations des tribunaux en vertu des parties 111 et 1V de la Loi sur les langues officielles en ce qui concerne la langue dans laquelle les décisions des tribunaux fédéraux sont rendues et publiées par l’entremise de leur site Internet.
Jusqu’ici le gouvernement fédéral n’a pas manifesté l’intention, à court ou moyen terme, de donner suite à l’une ou l’autre de ces deux recommandations.