À travers les rues où il a vécu et à travers divers ouvrages qu’il a édités, Yvon Malette raconte sa vie de Franco-Ontarien de naissance et de cœur, puis la vie des Éditions David qu’il a fondées 25 ans passés. Entre le risque et le rêve est l’ouvrage d’un homme fier de ses origines, toujours en quête d’excellence, parfois en avance sur son temps.
Dans un long préambule, Malette décrit le contexte de la société canadienne-française en Ontario au début des années 1950. «Tout était commandé par un sentiment d’appartenance à une même communauté, appelée paroisse, tricotée serrée et unie par un même respect, une même crainte des autorités religieuses, de l’enseignement de l’Église.»
À 71 ans, je suis quatre ans plus jeune que l’auteur et j’ai aisément retrouvé mon enfance, mon adolescence et mes premières années à l’Université d’Ottawa en lisant son parcours mouvementé. Nous avons eu plusieurs professeurs en commun, notamment à la Faculté de philosophie dans les années 1960.
L’Ordre de Jacques-Cartier
Au Petit Séminaire d’Ottawa, le jeune Yvon Malette apprend rapidement à se «méfier de certaines gens qui profitaient indûment, parfois scandaleusement, de leur autorité».
Quand on veut l’enrégimenter dans l’Ordre de Jacques-Cartier, en 1962, Yvon se rend compte qu’il n’est pas fait pour obéir à des ordres qui ne se discutent pas. «La Patente» a défendu à sa manière les droits des Franco-Ontariens, mais Yvon Malette était déjà rendu plus loin.