Zachary Richard et Herménégilde Chiasson omniprésents au Salon du livre de Toronto

Le français comme arme contre l’unilinguisme

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Publié 08/12/2015 par Constance Longobardi

«Le français m’excite car cela revient à dire Fuck You.» Zachary Richard ne mâche pas ses mots. «Pissed off», «Fait chier», «Ça, c’est de la merde»… Ces mots expriment, chez l’artiste nord-américain, une révolte.

Le Louisianais Zachary Richard, qu’on connaît surtout comme musicien et chanteur, est aussi poète. «En Louisiane, il y a une érosion gigantesque du français. Ce dénigrement, cette mise à l’écart me touchent», raconte-t-il.

«Je soutiens des causes avec mes actions et opinions, mais je n’ai plus la rage de mes 20 ans. Pour moi, le fait de parler français en Amérique du Nord est un acte de résistance. Mon arme, c’est la parole.»

Des sentiments et convictions que partage le poète et dramaturge acadien Herménégilde Chiasson, ce qui ne l’a pas empêché d’exercer un mandat de lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick entre 2003 et 2009.

«Vivre francophone en Amérique du Nord est un combat continuel», s’exclame-t-il. «Les jeunes ressentent une espèce de sécurité. Ils pensent que le français va continuer toujours. Mais ça ne va pas continuer toujours», ajoute-t-il, pessimiste.

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Les deux artistes étaient les «vedettes» du Salon du Livre et ont participé à plusieurs tables rondes, dont une animée par Line Boily, de Radio-Canada, sur «la langue française comme passion», vendredi 4 décembre.

Dialogues francophones

Une autre table ronde était consacrée à l’état de la francophonie, 400 ans après Samuel de Champlain, samedi 5 décembre.

«Je pense qu’il faut travailler sur la visibilité», a déclaré François Paré, auteur québécois. «On a développé le sentiment qu’on est à part dans bien des régions. La place des francophones est sur la place publique.»
Herménégilde Chiasson a, de son côté, insisté une nouvelle fois sur l’Acadie: «À Moncton, on a encore une mentalité de vaincus. Il faut générer un changement.»

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À lire dans L’Express : d’autres articles sur le Salon du livre de Toronto

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