Voyage vers le continent de plastique invisible

Boat show Toronto
Karine Therrien, une des 14 femmes de l'eXXpedition dans la «Great Pacific Garbage Patch» (Photo: Vinciane Couffy)
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Publié 24/01/2019 par Maude Fraser

Quand Karine Therrien et les 13 autres femmes de l’expédition eXXpedition sont arrivées au coeur du dépotoir flottant au centre du Pacifique Nord, elles s’attendaient à ce que les déchets y soient si denses qu’elles pourraient y amarrer leur voilier comme sur une île.

En fait, la mer y était aussi bleue et aussi claire que tout le long de leur voyage de Honolulu à Vancouver.

C’était en juin 2018 que l’ingénieure agroenvironnementale Karine Therrien, qui vit à Oakville, s’est engagée dans la mission eXXpédition. Ces expéditions, qui existent depuis 2014, réunissent des équipages entièrement féminins pour prendre la barre du Sea dragon.

À bord de ce voilier de 72 pieds, les participantes prélèvent des échantillons de plastique destinés à des recherches sur la pollution océanique. L’été dernier, Karine et les 13 autres membres de l’équipage ont voyagé 2688 milles marins, environ 4980 km, pour se rendre au centre du vortex de déchets flottant dans le pacifique.

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Les microplastiques

Là où les courants se rencontrent, les déchets s’accumulent, créant un «gyre de plastique» souvent désigné comme «le 7e contient», pourtant il n’en a pas l’air. Avant de voir de ses yeux ce dépotoir flottant, Karine pensait y trouver une immense accumulation de déchet solide qu’elle pourrait pratiquement ramasser à la perche.

Bien que la quantité de déchet solide y soit aussi plus volumineuse, le vortex de plastique est en fait principalement composé de microparticule et de fibre synthétique.

C’est grâce à leur outil d’échantillonnage Manta Trawl qu’elles ont pu en prendre conscience. Avec le mouvement du bateau, leur système de filet capturait dans ses filtres les infimes morceaux de plastiques. Karine était sous le choc lorsqu’elle a pris conscience de la taille des morceaux et de leur nombre colossal.

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Le salon nautique de Toronto du 18 au 27 janvier 2019
(Photo: Vinciane Couffy)

Que des femmes

En plus de remettre ces échantillons à diverses universités pour faire progresser les recherches sur le sujet, les femmes à bord de l’eXXpedition se sont aussi donné la mission de faire de la sensibilisation contre les plastiques à usage unique.

Karine est ainsi devenue un modèle pour son entourage. «Pendant que j’étais sur l’océan à faire de l’échantillonnage,mon mari a pris le voilier familial et mes enfants ont fait de l’échantillonnage dans le lac Ontario, ils avaient même amené leurs petits microscopes», raconte-t-elle en entrevue à L’Express.

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En tant que mère de quatre enfants, elle a trouvé difficile de prendre la décision de s’embarquer dans l’aventure. Parmi l’équipage, une seule autre femme était elle aussi mère de famille.

Si eXXpédition réunit toutes ces femmes de divers horizons professionnels sur un voilier, c’est non seulement pour en encourager d’autres dans les domaines des sciences et de l’aventure, mais aussi parce qu’elle déplore un manque de recherche sur l’impact des polluants marins sur la santé des femmes.

Conférence vendredi soir

Karine Therrien donnera une conférence sur son expérience le vendredi 18 janvier à 19h00 au Salon nautique de Toronto au Centre Enercare.

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