Voyage émouvant dans le Concorde à New York au musée Intrepid

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Publié 16/02/2010 par Benoit Legault

En 2003, l’avion supersonique Concorde a été retiré du ciel par British Airways et Air France après une longue série de soucis de maintenance technique et de rentabilité, accentués suite au crash d’un Concorde en 2000 – le procès lié à la responsabilité toujours litigieuse de cet accident est d’ailleurs en cours à Paris depuis le 2 février dernier.

Plusieurs avions Concorde sont devenus de magistrales pièces de musée. Le Concorde remisé le plus près de Toronto est à New York, ce qui coule de source, car Londres et Paris-New York étaient en pratique les seules liaisons régulières assurées pendant les 27 années glorieuses de cet avion mis en service en 1976 (et conçu dès 1956 par une équipe franco-britannique).

Le Concorde était un avion de ligne aux statistiques de chasseurs militaires (2150 km/h à une altitude 60 000 pieds). Le Concorde de British Airways en montre au Intrepid Museum a d’ailleurs établi le record de vitesse de la liaison commerciale Londres-New York en 2 heures, 52 minutes et 59 secondes.

Le site du Concorde new-yorkais est solennel et monumental: c’est le pont du grand porte-avions américain Intrepid, colosse héroïque de la Seconde Guerre mondiale et QG du FBI suite aux évènements du 11 septembre 2001. Le lieu géographique n’est pas mal non plus: sur le Quai 86 du port de New York, là où la mythique 42nd Street du Midtown rejoint le fleuve Hudson.

La petite marche vers le Concorde est donc inoubliable, et le moment le plus fort de la visite est peut-être la montée de l’escalier du magnifique appareil… et son expectative baignée d’adrénaline. Une fois à l’intérieur, on s’étonne de voir que l’habitacle était au final assez ordinaire : petit (ça on s’y attend) mais aussi fait d’éléments plastiques d’allure assez économique, carrée et peu imaginative en comparaison du reste de l’appareil.

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Les sièges sont de cuir, comme on en voit parfois dans les lignes aériennes bon marché aujourd’hui; leur petitesse et leur qualité manifeste montrent toutefois qu’on se trouve dans un appareil hors du commun.

Au final, on réalise qu’un Concorde à terre ne permet de vivre qu’une infime fraction de l’excitation de ses vols supersoniques. Néanmoins, la visite permet aux adeptes d’aviation de faire un deuil définitif et émouvant de cet avion qui a marqué tant d’imaginations.

Autre mythe volant: les MiG

Les compagnons du Concorde sur le pont du porte-avions sont aussi illustres: une grande gamme des chasseurs à réaction américains, des hélicoptères d’exception et, surtout, des chasseurs soviétiques MiG 15, 17 et 21; peints comme des voitures d’apparat, ils sont magnifiques.

Incroyablement, ces avions issus d’un système politique sclérosé arrivaient à tenir tête aux chasseurs des grandes puissances occidentales.

Le sous-marin USS Growler est en quelque sorte le parent pauvre de cette ahurissante exposition, car c’est un modèle diesel des années 1960. Il transportait tout de même des missiles nucléaires. Dans tout moindre musée, ce sous-marin serait une vedette.

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Immense porte-avion

La pièce de résistance du musée Intrepid est l’immense porte-avions de classe Essex du même nom. Son pont fait près de 300 m (la hauteur de la tour Eiffel). Il transportait 3000 marins et 90 avions durant les guerres du Pacifique et du Vietnam.

L’Intrepid a aussi recueilli les astronautes de nombreuses missions spatiales Gemini et Mercury. Mais son plus grand fait d’armes demeure d’avoir survécu aux charges explosives de deux avions japonais kamikazes en 1944. Un montage audio-visuel permet de réaliser l’opiniâtreté des marins lors de ces chocs brutaux et incendiaires.

L’Intrepid Sea, Air & Space Museum est à ne pas manquer pour ceux qui aiment l’histoire des machines volantes et flottantes: 
intrepidmuseum.org. Le prix est élevé: 24 $, mais c’est plus que du bonbon.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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