En 2003, l’avion supersonique Concorde a été retiré du ciel par British Airways et Air France après une longue série de soucis de maintenance technique et de rentabilité, accentués suite au crash d’un Concorde en 2000 – le procès lié à la responsabilité toujours litigieuse de cet accident est d’ailleurs en cours à Paris depuis le 2 février dernier.
Plusieurs avions Concorde sont devenus de magistrales pièces de musée. Le Concorde remisé le plus près de Toronto est à New York, ce qui coule de source, car Londres et Paris-New York étaient en pratique les seules liaisons régulières assurées pendant les 27 années glorieuses de cet avion mis en service en 1976 (et conçu dès 1956 par une équipe franco-britannique).
Le Concorde était un avion de ligne aux statistiques de chasseurs militaires (2150 km/h à une altitude 60 000 pieds). Le Concorde de British Airways en montre au Intrepid Museum a d’ailleurs établi le record de vitesse de la liaison commerciale Londres-New York en 2 heures, 52 minutes et 59 secondes.
Le site du Concorde new-yorkais est solennel et monumental: c’est le pont du grand porte-avions américain Intrepid, colosse héroïque de la Seconde Guerre mondiale et QG du FBI suite aux évènements du 11 septembre 2001. Le lieu géographique n’est pas mal non plus: sur le Quai 86 du port de New York, là où la mythique 42nd Street du Midtown rejoint le fleuve Hudson.
La petite marche vers le Concorde est donc inoubliable, et le moment le plus fort de la visite est peut-être la montée de l’escalier du magnifique appareil… et son expectative baignée d’adrénaline. Une fois à l’intérieur, on s’étonne de voir que l’habitacle était au final assez ordinaire : petit (ça on s’y attend) mais aussi fait d’éléments plastiques d’allure assez économique, carrée et peu imaginative en comparaison du reste de l’appareil.