Virus mortel pour la revue Virages

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Publié 10/05/2016 par Paul-François Sylvestre

Le dernier message que Marguerite Andersen signe dans la revue Virages s’intitule «Virages s’éteint». La revue littéraire fondée en 1997 prend fin avec le numéro 75, paru la semaine dernière. Le manque d’abonnements et les coûts croissants de production et d’envoi ont contribué à la fin de la revue.

C’est au printemps de 1997, à Sudbury, que Stefan Psenak lance le premier numéro de Virages, la nouvelle en revue. Nommé directeur des Éditions L’Interligne et rédacteur de la revue Liaison quelques mois plus tard, Psenak passe le flambeau à Marguerite Andersen, qui dirigera les 74 numéros suivants.

Virages a environ 200 abonnés, mais plusieurs ne renouvellent pas ou oublient même de payer, selon Marguerite Andersen. Elle ajoute que le public semble se tourner de plus en plus vers des textes en ligne. Virages remboursera les abonnements faits en décembre 2015 et janvier 2016.

Les nouvelles publiées dans la dernière livraison portent sur le thème «Virus et d’autres maux». Sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, il est difficile de ne pas y voir une sorte de mort annoncée.

Contrairement aux nombreux numéros précédents, ce numéro 75 ne renferme pas de textes écrits par des ados. On n’y trouve pas non plus des recensions de recueils de nouvelles.

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Dans une entrevue à Radio-Canada, Marguerite Andersen a avoué être découragée et fatiguée. «Je suis déçue parce que, vous savez, j’ai tendance à m’accuser des erreurs qui m’arrivent; je me dis que je dois être la cause. J’ai bien réfléchi, j’aurais dû faire plus de publicité.»

Depuis que la disparition de Virages a été annoncée, deux personnes ont semblé intéressées à prendre le relais, mais «dans un autre format». Assisterons-nous à une version électronique de «la nouvelle en revue»?

Dans son mot d’adieu, Marguerite Andersen rappelle que, aux yeux de Baudelaire, «la nouvelle a cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien puissant.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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