Virus d’hier et d’aujourd’hui, une histoire commune

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L’un de vos gènes provient peut-être d’un virus qui s’est attaqué à un poisson, il y a des centaines de millions d’années... (Photo d'un rétrovirus: Stanford Medecine)
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Publié 22/04/2018 par Laurent Rigaux

Les virus qui nous affectent aujourd’hui nous accompagnent depuis très longtemps. Une équipe de chercheurs chinois et australiens démontre que certains ont évolué avec nos ancêtres depuis des centaines de millions d’années.

Des études passées avaient déjà conclu qu’une partie du code génétique des mammifères, dont les humains, contient des séquences issues de virus dits «à ARN», responsables entre autres de la grippe, du SRAS et des fièvres hémorragiques telle qu’Ebola.

Ces virus, très anciens, auraient infecté nos ancêtres il y a des dizaines de millions d’années, alors que les premiers mammifères modernes apparaissaient. Ils se seraient intégrés à notre patrimoine génétique au fil du temps.

Poissons et reptiles plus anciens

Or, si ces virus à ARN touchant les mammifères et les oiseaux sont bien connus, on ne peut pas en dire autant de ceux infectant poissons, amphibiens et reptiles.

La nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, s’est donc intéressée à ces animaux plus anciens. Les scientifiques ont cherché des virus à ARN dans près de 190 espèces de poissons, lézards, tortues et autres grenouilles.

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Le résultat: 214 virus inconnus jusqu’alors ont été détectés. Le fait qu’ils appartiennent dans leur grande majorité à des familles de virus connus pour s’attaquer aux mammifères et aux oiseaux confirme qu’ils ont une histoire commune. Une «surprise», selon Edward C. Holmes, coauteur basé à Sydney.

Transmissions entre espèces

Ces virus ont donc évolué avec nos lointains ancêtres, au moment où ils sortaient la tête de l’eau. Autrement dit, l’un de vos gènes provient peut-être d’un virus qui s’est attaqué à un poisson, il y a des centaines de millions d’années.

«Ces résultats suggèrent qu’il y a une association de long terme entre les virus à ARN et leurs hôtes vertébrés, qui s’étend sur des temps géologiques», écrivent les chercheurs, soulignant que la transmission des virus à ARN entre les espèces est plus fréquente que ce qu’on croyait.

Auteur

  • Laurent Rigaux

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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