La «protection des deux langues officielles» fait l’objet de neuf lignes dans le discours du Trône présenté le 23 septembre. On y souligne l’importance de «protéger et de promouvoir le français non seulement à l’extérieur du Québec, mais également au Québec» et le gouvernement s’y engage à «renforcer» la Loi sur les langues officielles (LLO) «en tenant compte de la réalité particulière du français.»
En entrevue avec Francopresse, la ministre des Langues officielles et du Développement économique, Mélanie Joly, souligne que «c’est vraiment historique dans le discours du Trône qu’on fasse référence […] [au fait] que le français doit être protégé de façon particulière au Canada. Il n’y a jamais eu de déclaration du gouvernement fédéral à ce sujet-là. Je pense que ça, c’est vraiment un pas dans la bonne direction, parce qu’on sait qu’il y a un recul du français au pays, et qu’on doit agir.»
Une première
Le politologue Rémi Léger, de l’Université Simon Fraser, confirme que ça «détonne avec le message habituel du gouvernement fédéral, pas seulement du Parti libéral. Normalement, au fédéral, on parle des deux langues officielles, du statut de nos deux langues officielles, de l’égalité des deux langues officielles.»
«De mémoire, c’est la première fois que je vois le gouvernement reconnaître une asymétrie entre les langues, qu’on demande depuis des décennies, mais c’est la première fois que je le vois articulé comme ça dans une phrase», ajoute-t-il.
Mario Beaulieu, porte-parole du Bloc Québécois sur les langues officielles, estime lui aussi que «c’est vraiment une grande première, je pense, qu’on mentionne qu’il faut protéger le français partout, y compris au Québec». Il ajoute qu’il attend cependant de voir quelles actions vont suivre de la part du gouvernement.