On a pendant longtemps vu le peintre Vermeer dans l’ombre des autres maîtres du XVIIe siècle et comme un énigmatique peintre solitaire. Et le surnom qui lui a été attribué au XIXe siècle, «le sphinx de Delft», sa ville natale, n’a pu que conforter cette vue étroite et étriquée d’un génie universel.
L’exposition, qualifiée d’événement, qui se tient au musée parisien du Louvre jusqu’au 22 mai, sous le titre Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, et le merveilleux livre d’art des éditions Somogy qui l’accompagne, démontrent le contraire en mettant Vermeer en lumière dans un réseau d’artistes de son époque.
L’époque des Provinces-Unies des Pays-Bas
Johannes ou Jan Van der Meer, dit Vermeer, a été baptisé à Delft le 31 octobre 1632.
Delft, une ville des Pays-Bas, faisait alors partie de la République des sept Provinces-Unies des Pays-Bas ou Provinces-Unies devenues autonomes en s’affranchissant de la tutelle espagnole en 1581, par l’Acte de La Haye. Et Vermeer sera inhumé dans cette ville le 15 décembre 1675.
Le père de Johannes avait appris le métier de tisserand à Amsterdam, où il s’était marié en 1615, avant de venir s’installer à Delft. Le couple a eu deux enfants: une fille, née en 1620, et Johannes, né en 1632. À partir de 1625, le père devient également aubergiste.