Université de l’Ontario français: «On voudrait une entente signée rapidement»

«Conversation continue» entre Dyane Adam, Caroline Mulroney et Mélanie Joly

Représentation d'une future Université de l'Ontario français au centre-ville de Toronto (image extraite d'une vidéo promotionnelle de l'UOF).
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Publié 28/06/2019 par Jean-Pierre Dubé

La jeune Université de l’Ontario français (UOF) reçoit enfin de bonnes nouvelles de l’administration Ford. La présidente Dyane Adam se réjouit d’une ouverture provinciale à l’offre financière faite au début 2019 par le gouvernement Trudeau. «Les astres sont très bien alignés maintenant.»

Ce développement résulte «d’une conversation continue» depuis janvier entre des représentants de la province et les administrateurs de l’UOF, selon la porte-parole.

Montage financier

«Nous avons travaillé étroitement avec le gouvernement pour trouver des solutions quant au montage financier pour faire démarrer l’UOF dans le contexte de l’assainissement des finances publiques de l’Ontario», ajoute Dyane Adam. Le budget de l’établissement avait été coupé en novembre dernier dans le cadre de mesures d’austérité.

Université de l'Ontario français
Dyane Adam

Dyane Adam prépare la prochaine étape. «J’ai parlé à la ministre Mulroney [le 25 juin] et c’est clair que les deux gouvernements vont s’asseoir ensemble. Il reste à établir un chiffre. On voudrait la signature d’une entente de principe le plus rapidement possible. Comme vous le savez, on prépare des élections fédérales.»

Dans une lettre du 25 juin à Mélanie Joly, ministre fédérale des Langues officielles, Caroline Mulroney déclare pour la première fois sa volonté de relancer l’UOF. La ministre des Affaires francophones de l’Ontario reconnaît la responsabilité fédérale dans la création d’établissements éducatifs pour les communautés de langue officielle.

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Combien sur 80 millions $?

«Nous demeurons engagés à aller de l’avant avec cette très importante initiative d’une université», a fait savoir la ministre Mulroney, «lorsque l’Ontario sera dans une position financière lui permettant de le faire. Nous serons heureux d’entamer un dialogue constructif concernant l’ampleur de la contribution fédérale au projet.»

L’UOF a toujours parlé d’un budget total de 80 millions $ pour ses quatre premières années. Le fédéral a déjà évoqué la possibilité d’en financer la moitié, pour inciter la province à débloquer l’autre moitié.

Caroline Mulroney (Photo: Étienne Ranger, Le Droit)

La première rencontre entre les ministres Joly et Mulroney n’aura pas eu lieu telle qu’anticipée à la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne. La ministre ontarienne aurait été retenue à Toronto alors que se réunissaient, les 27 et 28 juin, les responsables des langues officielles des gouvernements (cinq autres provinces n’y ont envoyé que des hauts fonctionnaires… et l’Alberta était absente).

L’UOF prépare une campagne de financement nationale et entend créer un partenariat public-privé pour des installations physiques au centre de Toronto. Elle mise également sur des collaborations institutionnelles, signale Dyane Adam.

«On est en voie de conclure un partenariat stratégique avec la seule autre université de langue française en Ontario. Avec ses trois campus dans le Nord, l’Université de Hearst agira notamment comme accélérateur dans le déploiement de la mission provinciale.»

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Une offre en 2021 sur quatre campus

L’UOF introduira dès septembre un premier programme collégial à La Cité, à Ottawa: un certificat de 2e cycle en pédagogie de l’enseignement supérieur. La présidente espère une ouverture formelle de l’établissement en janvier 2021 avec des offres sur quatre campus, le siège à Toronto et les trois du Nord (Hearst, Timmins et Kapuskasing).

Dyane Adam n’exclut pas l’ajout de partenaires de l’extérieur de la province. Elle espère que la programmation de l’UOF ouvrira la porte à des collaborations avec les 21 membres de l’Association des collèges et des universités de la francophonie canadienne.

«La rectrice de l’Université de Sudbury, Sophie Bouffard, s’intéresse déjà. Elle a été membre du réseau et elle a une très bonne appréciation du projet. Elle sera la nouvelle rectrice de l’Université de Saint-Boniface en juillet. Ce sont les personnes qui vont faire la différence pour les collaborations futures.»

«On dérange le système établi»

Pour Dyane Adam, l’UOF est devenu un symbole de l’avenir de la francophonie, relancée grâce aux manifestations de solidarité en fin 2018. Elle ne doute pas de sa réalisation.

«C’est un peu tard pour avoir notre université homogène, on est en 2019. Mais ce projet a été porté par des générations. Ça a pris des décennies parce qu’on dérange le système établi.»

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L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario a reçu en avril une aide du Programme de contestation judiciaire pour appuyer une éventuelle cause sur le financement de l’UOF.

Jean-Luc Bernard, directeur exécutif de l’UOF, Lise Bourgeois, PDG de La Cité, Dyane Adam, présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, et Jason Luckerhoff, vice-recteur au développement des programmes et des savoirs de l’UOF.

Auteur

  • Jean-Pierre Dubé

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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