Poète bi-spirituel de la Première Nation crie de Driftpile en Alberta, Billy-Ray Belcourt est un homosexuel de 24 ans que l’on place déjà dans la lignée des poètes autochtones canadiens qui formulent l’érotisme comme un aspect de la résistance décoloniale.
Son recueil This Wound is a World a été choisi par CBC comme l’un des dix ouvrages de poésie canadienne les plus marquants de 2017. Il paraît en français sous le titre Cette blessure est un territoire.
Billy-Ray Belcourt donne la définition suivante du colonialisme: «transformer les corps en cages dont personne n’a la clé».
La queeritude
À son avis, être autochtone et queer revient parfois «à oublier comment s’aimer soi-même / parce que personne d’autre ne veut nous aimer / c’est panser ses blessures avec des étrangers / rencontrés il y a une heure / et compter le nombre de fois / où ils te baptisent avec de mots comme / beau, séduisant, sexy».
Pour Belcourt, la queeritude consiste à savoir que «ton corps est à la fois trop et pas assez pour ce monde». Il s’explique en précisant que «parfois les corps n’offrent pas la sensation d’être des corps, mais celle d’être des blessures».