Le 25 avril, des professeurs et des diplômés d’Ottawa, de Sudbury, de Hearst, de Toronto et de Waterloo ont réfléchi tout haut à la question universitaire en Ontario français lors d’un colloque à Ottawa, juste au moment où le Conseil de planification pour une université de langue française entre dans le vif de ses travaux. Pouvant voir le jour avant les élections provinciales de 2018, cette université sera de toute évidence située à Toronto.
Dans un premier temps, on a présenté un survol historique pour souligner que le Collège de Bytown, ancêtre de l’Université d’Ottawa (UO), a été bilingue et catholique dès sa fondation en 1848. Même après un exode anglophone en 1920 pour fonder St. Patrick College, l’institution est demeurée bilingue, quoique majoritairement francophone pendant quelques décennies.
Laurentienne
En 1960, l’Université Laurentienne voit le jour à Sudbury. En 1965, une loi ontarienne rend l’UO laïque et financée par la province. L’article 4c) lui impose «de favoriser le développement du bilinguisme et du biculturalisme, de préserver et de développer la culture française en Ontario». Selon le professeur Michel Bock (UO), le gouvernement croyait donner une université francophone aux Franco-Ontariens en 1965, avant les écoles secondaires publiques de langue française.
En 1966, le Collège Glendon à York est créé. Trois ans plus tard, le Rapport Saint-Denis sur la vitalité culturelle franco-ontarienne souligne l’absence de bilinguisme à l’UL. Puis, en 1993, l’UO élimine le test de bilinguisme au premier cycle; aujourd’hui, l’UO compte 28 000 étudiants anglophones et 12 000 étudiants francophones. Elle est passée d’université bilingue à université canadienne à université internationale.
À l’Université Laurentienne, les étudiants francophones ne forment que 15 % des effectifs en 2017. La langue d’administration est l’anglais et l’UL attire peu d’étudiants franco-ontariens (55% des diplômés des écoles secondaires de langue française vont à l’UO).