Deux semaines après l’inauguration en grande pompe du nouvel opéra, c’était, le 23 juin dernier, au tour du Musée Gardiner de la céramique de rouvrir ses portes au public. Cela s’est fait sans tambour ni trompette, simplement avec l’inauguration de l’exposition du céramiste montréalais Jean-Pierre Larocque. Les travaux d’aménagement sont toujours en cours, mais on peut déjà apprécier les qualités du nouvel édifice.
Fondé en 1984, le Musée Gardiner a connu une croissance rapide. Grâce à plusieurs dons remarquables, sa collection a doublé depuis ses débuts. Son champ s’est aussi élargi. D’abord constituée d’œuvres européennes renaissantes et baroques ainsi que d’œuvres Maya, la collection s’est enrichie de porcelaines asiatiques et d’œuvres d’artistes du XXe siècle. Ses programmes éducatifs, notamment ses ateliers, ont aussi connu beaucoup de succès. Pas étonnant qu’après 20 ans il ait fallu doubler la superficie de l’édifice initial.
Le visage accueillant du nouveau musée se veut à l’image de l’institution qu’il représente. Les volumes se projettent et les terrasses descendent en cascade vers Queen’s Park comme pour venir chercher le visiteur depuis la rue. Les marches larges et profondes de l’avant-cour, plutôt que des degrés à gravir, sont autant de paliers invitants et hospitaliers.
Dès le vestibule, entièrement transparent et abrité sous la forte avancée des étages supérieurs, la vue s’étend pratiquement à tout le rez-de-chaussée.
C’est précisément la fluidité des espaces qui exprime le caractère invitant de l’institution. Non seulement les salles s’ouvrent-elles largement l’une sur l’autre, mais les généreuses parois de verre offrent également de multiples perspectives sur l’extérieur et maintiennent un contact quasi constant avec l’environnement paysager et architectural.