Née au Canada dans une famille ukrainienne de cinquième génération, Anastasia Fyk a grandi à Garland, une petite ville rurale au nord de Dauphin, au Manitoba. Avec son père, elle parlait ukrainien. Avec sa mère, le français.
«Ma grand-mère maternelle était mennonite. Elle parlait allemand, mais son mari se moquait d’elle quand elle parlait la langue. Donc elle n’a pas appris sa langue à ses enfants. Ma mère a trouvé ça triste. Alors elle a décidé qu’elle apprendrait le français à l’université, et elle a voulu le transmettre à ses enfants.»
École en anglais
Bien qu’elle soit allée à l’école en anglais, Anastasia Fyk a conservé son français oral. «Là où j’habitais, il n’y avait pas la possibilité d’aller à l’école en français. Mais ma mère était enseignante de français. On s’est pas mal disputé quand j’étais jeune. Elle voulait que je ne parle que français avec elle. Moi, je ne voulais pas, parce que mes amis ne parlaient qu’anglais. Aujourd’hui, je suis très reconnaissante de son obstination.»
Après le secondaire, Anastasia Fyk a intégré l’Université du Manitoba pour y étudier le français et l’ukrainien. «Je voulais devenir traductrice. Pour ça, il me fallait une base de langue plus élaborée que celle que j’avais. Je ne connaissais pas les règles de grammaire. Je ne savais pas écrire ces langues.»
Caen, Nantes, Paris
C’est en effectuant un échange en Ukraine pendant ses années universitaires qu’Anastasia Fyk tombe amoureuse des voyages. «Une amie avait fait l’expérience et j’étais curieuse. Je suis partie en immersion en Ukraine, et ça a lancé mes voyages pendant les dix années qui ont suivi.»