La future université franco-ontarienne, voulue par le mouvement associatif et dont le principe est accepté par les trois grands partis politiques, sera-t-elle une institution traditionnelle – une «usine» à diplômés, sans doute compétents dans leur domaine mais isolés les uns des autres – ou acceptera-t-elle de considérer d’autres paradigmes pédagogiques?
Pourrait-elle s’ouvrir à des méthodes d’enseignement moins conventionnelles, moins passives, comme celle des «rencontres dialogiques» participatives développées par le professeur canado-américain Norman Cornett?
Les lecteurs de L’Express ont déjà croisé cet expert de Lionel Groulx, traducteur en anglais de Naïm Kattan, prof de science des religions pendant 15 ans à McGill jusqu’en 2007, année où l’université montréalaise a mis fin à son contrat, sans explication, au grand dam de ses collègues et de ses étudiants.
La documentariste de l’ONF Alanis Obomsawin a relaté cet épisode dans un long-métrage intitulé Professeur Norman Cornett: «Depuis quand ressent-on l’obligation de répondre correctement au lieu de répondre honnêtement?», sorti en 2009.
Le titre du film fait directement référence à sa philosophie de l’enseignement, «qui encourage les étudiants à exprimer leur opinion plutôt qu’à essayer de deviner celle que le prof veut entendre», explique le Dr Cornett en entrevue à L’Express la semaine dernière.