Une chercheuse crée des momies pour étudier le cancer

Une momie égyptienne au Musée royal de l'Ontario à Toronto.
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Publié 20/08/2016 par Matthieu Fannière

Les Égyptiens de l’Antiquité souffraient des mêmes maladies que nous, y compris du cancer. Leurs corps momifiés constituent des témoins cruciaux de l’histoire de ces maladies.

Pour en savoir plus sur l’origine du cancer, une doctorante en bioarchéologie à l’université de Western Ontario a voulu étudier les tumeurs des momies égyptiennes. Problème: on ne sait pas à quoi ressemble une tumeur momifiée.

Jennifer Willoughby a donc dû réaliser elle-même des momies, raconte la revue Science. Un laboratoire de cancérologie lui a fourni des souris récemment décédées, dont la plupart avaient des tumeurs. Elle a enterré une partie de ces corps dans le sable chaud, à la manière des dépouilles naturellement conservées dans des environnements arides.

Pour les autres, elle a respecté la technique d’embaumement égyptienne à la lettre: extraction des organes internes, à l’exception du cerveau, trop difficile à faire passer par le museau; remplissage de l’abdomen et recouvrement du corps par du natron, une solution de soude naturelle que les Égyptiens utilisaient pour déshydrater les momies; après 50 jours de séchage, elle a plongé ces souris dans la résine de pin et les a enveloppées dans des bandelettes en lin imbibées de cire d’abeille.

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Jennifer Willoughby a même poussé le rituel jusqu’à oindre les momies avec de l’encens et de la myrrhe, puis réciter une prière «à l’égyptienne».

Présentant ses résultats au dernier Congrès mondial de recherches sur les momies, qui se tenait à Lima, au Pérou, elle a montré que, même après la momification, les tumeurs apparaissaient clairement aux rayons X. Cette nouvelle information pourrait pousser les cancérologues à se ruer dans les départements d’égyptologie pour examiner chaque momie à la recherche de tumeurs.

Auteur

  • Matthieu Fannière

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant à but non lucratif basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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