Un vélo volé est retourné à sa propriétaire grâce aux médias sociaux

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Publié 10/09/2013 par Mélanie Marquis (La Presse Canadienne)

à 17h00 HAE, le 9 septembre 2013.

MONTRÉAL – «Hier en rentrant à la maison, j’ai été abordé par un charmant ‘crackhead’ qui m’a proposé un somptueux vélo pour 40 dollars», a écrit Hamza Bennis sur le site d’annonces classées Kijiji.

Le Montréalais, qui a été approché tard vendredi soir par le recéleur sur le Plateau Mont-Royal, s’est immédiatement douté que ce dernier n’était pas le propriétaire légitime du vélo.

«C’était un vélo de 54 centimètres à peu près, alors c’est pour une personne de cinq pieds dix ou six pieds. L’homme en question devait faire cinq pieds quatre, alors ce n’était manifestement pas à lui», se souvient-il.

Hamza Bennis a donc accepté de se délester de 30 dollars — après avoir négocié avec le «vendeur», qui lui en demandait 40 — pour acheter le vélo, dans l’objectif de le rendre à la malheureuse personne qui se l’était fait voler.

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Pendant ce temps, sur le réseau Facebook, la propriétaire du somptueux bolide en question lançait une bouteille à la mer.

«Mon beau vélo a été volé! SVP aidez moi à le retrouver. Je suis vraiment trop triste… (c’est un vélo de route Mièle, marbré gris et blanc, lettrage rose)», pouvait-on lire sur la page de Marie-Espérance Cerda.

Moins de 24 heures après s’être fait chiper sa bicyclette, la jeune femme allait la récupérer chez son Bon Samaritain, qui soutient avoir agi essentiellement par solidarité.

«Ça m’est arrivé environ trois ou quatre fois de me faire voler un vélo depuis que j’en fais», explique le diplômé en urbanisme âgé de 26 ans.

«Je l’ai vraiment fait parce que je savais qu’une personne n’avait pas son vélo, et je sais à quel point c’est pénible de ne pas avoir son vélo», poursuit-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

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Hamza Bennis était loin de se douter que les choses se dérouleraient aussi rondement.

Il faut dire que l’histoire a largement circulé sur Facebook et Twitter samedi et dimanche. En milieu d’après-midi, lundi, l’annonce publiée sur le site Kijiji avait été consultée près de 50 000 fois.

Le site d’annonces classées a essentiellement servi de plateforme vers une page Facebook appelée Vélo Volé, qui comptait un peu plus de 1500 adeptes en date de lundi.

C’est ce site-là qu’on a conseillé à Marie-Espérance Cerda de consulter, ce qu’elle a fait sans trop croire en ses chances de pouvoir un jour enfourcher de nouveau sa monture.

«En fait, quand j’ai publié mon message, je ne m’attendais vraiment à rien, sauf à un peu de sympathie», raconte Mme Cerda, vidéojournaliste à La Presse Canadienne.

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Le destin en a décidé autrement.

Les réseaux sociaux ont ainsi fait montre de leur formidable puissance en prouvant que l’histoire de certaines victimes d’un vol de vélo peut parfois se terminer de façon heureuse.

Environ 2500 personnes contactent le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) pour signaler un vol de vélo à chaque année, rappelle Suzanne Lareau, pdg de l’organisme Vélo-Québec.

«C’est la pointe de l’iceberg. On dit qu’il y a un cycliste sur dix, à peu près, qui déclare son vélo volé. Souvent, le vélo ne vaut pas assez cher pour être déclaré à cause du déductible des assurances», explique-t-elle à l’autre bout du fil.

Si Mme Lareau voit d’un bon oeil les initiatives citoyennes comme celle ayant permis à Marie-Espérance Cerda de retrouver son vélo, elle estime qu’il faudra compter un certain de temps avant de juger de leur efficacité.

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«Il faudra aussi voir après un an, si on aura vraiment contribué à trouver des vélos volés. Je trouve que c’est très sympathique d’essayer de voir si ça fonctionne», suggère-t-elle.

Les citoyens devraient néanmoins rester vigilants s’ils se font offrir une bicyclette en échange de quelques billets, tient-elle à préciser.

«On ne devrait pas acheter un vélo à 30 ou 40 dollars comme ça. Généralement, les vendeurs qui font ça sont dans la rue, ou le vélo est stationné et il y a une petite pancarte ‘À vendre’. Tout de suite, ça, c’est louche», prévient-elle.

Reste que sans les trente dollars de Hamza Bennis, Marie-Espérance Cerda n’aurait pu se rendre au boulot sur son Mièle marbré lundi matin.

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