Un thriller haletant et aux rebondissements sanglants

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Publié 18/01/2011 par Paul-François Sylvestre

Avec plus de cent millions de livres vendus, James Patterson est aujourd’hui l’auteur de thrillers le plus lu au monde. Son dernier roman à être traduit en français est La Lame du Boucher, un ouvrage qui campe, dans un style presque intimiste, un violeur et tueur en série. Trois mises en garde: les crimes sont sordides, les descriptions sont explicites, les dialogues sont crus.

Alex Cross, le flic vedette de la police de Washington, voit sa vie basculer le jour où sa femme Maria meurt dans ses bras, abattue par un mystérieux tireur.

Ne réussissant pas à traquer le criminel, il démissionne et rouvre son cabinet de psychologue. Quelques années plus tard, un ancien équipier a besoin de lui pour traquer un violeur en série qui écume les quartiers chic de la capitale et dont les victimes, terrorisées, refusent de parler.

Les deux hommes se lancent à un rythme haletant sur une piste sanglante qui leur fera croiser la mafia new-yorkaise et peut-être, enfin, l’assassin de Maria.

Le criminel recherché est Michael Sullivan. Chacun de ses gestes s’inscrit dans une logique précise. Il sait ce qu’il fait, pourquoi il le fait et quand il le fait. Sullivan décide qui doit vivre ou mourir, quand et où.

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Pour lui, un travail «bien accompli» suit le scénario suivant: pistolet de choix et deux balles dans la poitrine, scalpel bien aiguisé et défiguration, scie de boucherie et corps en pièces, soupir de satisfaction et musique de Bono à tue-tête. Sullivan est surnommé le Boucher.

À 18 ans, il a tué son père en utilisant un couteau à désosser (son père était boucher) et en prenant plusieurs photos polaroid en souvenir.

On le considère comme l’un des assassins les plus performants de la planète. Avec lui, on en a pour son argent.

La spécialité du Boucher, ce sont les tragédies les plus indicibles. Quand il voit rouge, c’est généralement mauvais signe pour la démographie de la ville où il se trouve.

Bel homme, svelte, blond, charme à la Kevin Costner, Sullivan le violeur recherche des femmes blanches, entre 20 et 35 ans, célibataires, vivant seules, intelligentes, ambitieuses.

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Patterson les décrit parfois en un rapide coup de pinceau: «belle poitrine, cul d’enfer, pas d’alliance» ou encore «majorette à la poitrine opulente et au cerveau atrophié». Sullivan le tueur ne met pas de gant blanc lorsqu’il prévient sa prochaine cible.

«Non, c’est toi qui va m’écouter, espèce de connard. On va te livrer un colis à la forteresse. Regarde bien ce qu’il y a dedans, grand chef.

Je vais avoir ta peau! Tu ne peux pas m’arrêter. Personne ne peut m’arrêter. Je suis complètement fou, il paraît. Essaie de ne pas l’oublier. Je suis le type le plus cinglé et le plus dangereux que tu aies jamais vu. Et on se reverra, je te le garantis.»

Michael Sullivan, alias le Boucher, est recherché par la police de Washington et par la mafia. Les flics pensent connaître son signalement et cela les conduit à faire preuve de négligence, à pêcher par excès de confiance, à commettre des erreurs»… en faveur du Boucher.

Ce n’est pas que les policiers le cherchent au mauvais endroit; le problème, c’est qu’ils ne le cherchent pas dans suffisamment d’endroits. Avant de s’en rendre compte, il y aura soixante meurtres de commis.

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Parallèlement à tous les viols et meurtres perpétrés, il y a la vie que le flic-psy Alex Cross doit apprendre à rebâtir.

Dix ans après le meurtre de son épouse, il n’a pas réussi à tourner la page. Il interpelle Maria tout au long du roman.

«Tu m’as tellement aidé. C’est toi qui m’as appris à m’assumer, c’est toi qui m’as appris à croire à l’amour, à ne jamais oublier qu’il existe, même s’il n’est pas facile à trouver. Alors, aujourd’hui, Maria, il faut que tu m’aides…»

La Lame du Boucher est un thriller, bien entendu, mais James Patterson y ajoute une réflexion sur la puissance de l’amour. Vie et mort se côtoient et l’amour sort vainqueur.

James Patterson, La Lame du Boucher, roman traduit par Philippe Hupp, Paris, Éditions JC Lattès, 2010, 374 pages, 29,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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