Un satellite russe en 100 morceaux

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Illustration du syndrome de Kessler: des débris de satellites qui frappent d'autres débris, multipliant les objets dangereux en orbite autour de la Terre.
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Publié 29/08/2024 par Agence Science-Presse

Là où il y avait un satellite russe, il y a maintenant un nuage d’un peu plus de 100 débris, tous aussi dangereux en cas de collision.

Le satellite Resurs P1 d’observation de la Terre, lancé en 2013, avait été mis à la retraite en 2022. Depuis, il perdait lentement de l’altitude, comme on était en droit de s’y attendre d’un satellite qui allait tôt ou tard se désintégrer dans l’atmosphère.

Au lieu de cela, un organisme appelé LeoLabs, qui s’est donné pour mission de suivre à la trace ce type de satellites, a annoncé que Resurs P1 s’était récemment désintégré.

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Le satellite russe Resurs P1. Photo: Vitaly V. Kuzmin, Wikimedia Commons

L’agence russe Roscosmos n’a pas apporté d’explications sur ce qui s’était passé, c’est plutôt le ministère de la Défense des États-Unis, à travers son agence spécialisée (US Space Command) qui a confirmé la nouvelle, le 27 juin.

Comme chaque fois, ce genre d’incident a provoqué des mesures de précautions — les neuf astronautes à bord de la station spatiale internationale ont été invités par la NASA à se déplacer dans une «zone sécuritaire» pendant une heure — soit dans la capsule qui les avait menés à la station.

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Et comme chaque fois, ce genre d’incident rappelle le scénario catastrophe appelé «syndrome de Kessler». En 1978, l’astrophysicien américain Donald J. Kessler avait imaginé qu’un jour, les collisions entre débris de satellites, en créant elles-mêmes davantage de débris dont les collisions créeraient à leur tour encore plus de débris, finiraient par rendre impossible l’occupation des orbites basses — celles occupées à l’heure actuelle par la majorité des satellites, et par la station spatiale.

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Représentation d’artiste de SpaceX d’un satellite Starlink.

Ces dernières années, à elle seule, la compagnie SpaceX a ajouté à cet ensemble quelque 4000 satellites de communication avec son projet Starlink (à terme, il pourrait y en avoir 12 000), dans le but d’offrir une couverture Internet dans toutes les régions de la planète.

Selon une estimation de la NASA, il y aurait en orbite 25 000 objets faisant au moins 10 centimètres de large — une taille suffisante pour faire un trou dans un vaisseau en cas de collision. Et peut-être un demi-million d’objets mesurant entre 1 et 10 centimètres.

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