Auteure d’une vingtaine de romans, Andrea H. Japp est considérée comme l’une des «reines du crime». Elle vient de publier La Croix de perdition, un thriller médiéval haletant, tissé avec son habituelle virtuosité.
L’action de ce roman se situe entre 1209 et 1309, principalement durant l’hiver de 1308, dans l’abbaye des Clairets qui est coupée du monde extérieur par une terrible tempête de neige. La mère abbesse n’a que 16 ans mais ne manque pas de sang-froid. Il lui faut des nerfs d’acier car son abbaye est le théâtre d’une série de meurtres. Des moniales sont assassinées et tous les crimes sont commis selon une mise en scène macabre qui renvoie aux cartes du Tarot.
Comme Les dix petits nègres d’Agatha Christie, La Croix de Perdition est construit sur le modèle du huis clos. Juste avant le premier meurtre, un envoyé du pape est arrivé pour évaluer la présence de simples d’esprit. Une nouvelle sœur s’est aussi présentée pour remplacer l’apothicaire qui s’était fait passer pour une femme. Outre les douze moniales et ces deux hommes, le huis clos inclut quatre pauvres hères venus chercher l’hospitalité.
Dès le premier meurtre, une moniale affirme que ni un homme, ni une femme, ni une puissance des Ténèbres a pu commettre un tel crime. On lui répond: «Lorsque les possibilités les plus vraisemblables sont épuisées, c’est que l’improbable, voire l’impossible, est vrai.» Et pour ajouter au climat déjà tendu, l’auteure écrit que les forêts autour de l’abbaye sont infestés de loups, d’ours et de «prédateurs à deux pattes tout aussi redoutables, sinon plus».
La Croix de perdition est un titre qui renvoie au sac de Béziers (1209) et à une croix volée. Cent ans plus tard, elle est férocement recherchée car une véritable immortalité et un absolu pouvoir accompagnent cette croix. Se trouverait-elle à l’abbaye des Clairets? Des indices y seraient-ils cachés? Chose certaine, lorsque la nuit tombe, des choses étranges se passent. Durant ces heures entre chien et loup, «les contours de la réalité se diluent, se fondent pour produire des ombres parfois grotesques, parfois inquiétantes».