Le premier roman de Dominike Audet est toute une brique: L’âme du Minotaure s’étale sur 875 pages et s’attaque à un sujet audacieux en imaginant, sur fond de Seconde Guerre mondiale, une fiction autour d’une relation amoureuse entre une jeune Berlinoise et le général SS Reinhard Heydrich, protecteur du Reich pour la Bohême-Moravie. Les scènes d’amour et de haine se succèdent à qui mieux mieux dans cet ouvrage finement documenté, au point de devenir parfois assommant.
L’histoire se déroule en deux volets. Dans un premier temps, la narratrice est Katharina Lindemann, une jeune Berlinoise qui tombe éperdument amoureuse du général Reinhard Heydrich sans connaître le rôle que tient ce dernier dans l’application de «la solution finale».
Dans un second temps, c’est le général qui devient narrateur et qui cherche à ne plus être l’homme qu’il a été – c’est-à-dire «le boucher de Prague» – en imaginant un après-guerre différent de celui prévu par Hitler.
Dans un volet comme dans l’autre, réalité et fiction font bon ménage. Il est question de personnages et de personnalités. Katharina et sa cousine Léah sont fictives, mais les SS sont réels: Heinrich Himmler, Karl Gebhardt, Reinhard Heydrich, Hermann Goering.
J’ai personnellement plus apprécié les envolées fictives, Le récit des nombreuses intrigues militaires m’a souvent ennuyé, mais c’est une question de goût. Dans un cas comme dans l’autre, le style est limpide et l’écriture est finement ciselée.