Au Québec, dans les Pays-d’en-haut plus particulièrement, le curé Labelle fait figure de héros. Antoine Labelle a été curé de Saint-Jérôme, colonisateur des cantons au Nord de Montréal et sous-ministre de l’Agriculture. Dans un roman intitulé Les Chemins du Nord, Robert W. Brisebois retrace l’œuvre d’un homme qui prenait beaucoup de place… physiquement, patriotiquement et politiquement.
Le roman met en scène une galerie de personnages et de personnalités. Les premiers sont fictifs, les seconds sont réels. Outre le curé Labelle, les personnalités incluent sa mère Angélique (appelée mouman), le secrétaire d’État fédéral Joseph-Adolphe Chapleau, le premier ministre québécois Honoré Mercier, l’évêque Édouard-Charles Fabre et le pape Léon XIII, pour n’en nommer que quelques-uns.
Si le curé Labelle prend beaucoup de place physiquement, c’est qu’il mesure six pieds, pèse trois cents livres et intimide avec «sa grosse voix de prédicateur grognon».
Le romancier ajoute que «l’ego du curé de Saint-Jérôme était encore plus gros que son anatomie». Tout au long du roman, on le voit se délecter de repas copieux et afficher nonchalamment sa gourmandise.
En célébrant les trois messes basses de Noël, il se surprend de «bégayer les orémus dans des visions de dindons grassouillets et de cretons bien gras».