À 17 ans, Sophie quitte le toit familial – Gatineau – pour la première fois, à destination de la Colombie. Elle était participante au programme d’échange Canada-Colombie 1982-1983 sous les auspices de Jeunesse Canada Monde, organisme voué à l’éducation au développement communautaire et international.
«Un échange de six mois qui a changé ma vie», confie-t-elle 33 ans plus tard. «Après avoir pris part au programme, je me suis sentie plus engagée envers moi-même et les autres. Mon expérience à Moniquirá – petit village situé dans la partie Nord-Ouest du département de Boyacá en Colombie – m’a fait découvrir l’entraide authentique. Je suis rentrée chez moi remplie du sentiment d’avoir intensément donné et reçu, d’une manière simple, humaine et chaleureuse, et plus riche d’avoir exploré la culture colombienne et appris l’espagnol.»
De retour à Gatineau, Sophie désirait plus que tout se rapprocher de la Colombie. Elle complète un baccalauréat en études hispaniques à l’Université d’Ottawa. Durant ses études, la jeune femme s’éprend de la littérature espagnole, savoure les empanadas colombianas et danse la cumbia! Elle s’entoure d’amis hispanophones, fréquente les discothèques latines, et devient de plus en plus populaire au sein des cercles latinos de l’Outaouais.
Elle recherche les occasions de bénévolat auprès de la communauté latino-américaine. Sa passion pour l’espagnol ne fait que s’intensifier.
Quelques années plus tard, un soir d’été, Sophie – fraîchement diplômée et nouvelle fonctionnaire au gouvernement fédéral – sort avec une copine pour aller danser dans un club latino. Elle est rapidement repérée par Eduardo, un Salvadorien d’âge mûr, qui lui fait les yeux doux. Le sort est jeté. Sophie tombe amoureuse. Eduardo est patient, romantique et généreux, mais aussi terriblement macho. «C’était justement sa façon latine d’illustrer sa virilité qui le rendait irrésistible», avoue-t-elle.