La famille dysfonctionnelle fétiche de Michel Tremblay, celle d’Albertine, passionaria réprimée, et de son frère Édouard, homosexuel plus ou moins bien assumé (ça se passe dans les années 1930) se retrouve sur la scène du Théâtre français de Toronto jusqu’à la fin de cette semaine dans Le Passé antérieur, une pièce écrite en 2003 qui est l’une des moins connues du dramaturge québécois.
On a beau dire que Tremblay a cessé d’être pertinent au tournant des années 80, ce retour à Montréal en pleine crise économique, une époque apparemment où les amoureux se vouvoyaient, reste assez édifiant.
Cinq excellents comédiens interprètent «Bartine», sa mère, sa soeur, son frère et son ex-cavalier dans le décor on ne peu plus dépouillé du salon de la maison familiale. Il y a aussi un père qu’on ne verra pas, mais dont les défauts et les erreurs ont eu un impact majeur sur la vie et l’attitude de sa femme et de ses enfants.